Alors que Bilek Mourad, frère d'un entrepreneur, enlevé dans la matinée de mercredi dernier sur la route de Béni Aïssi, est toujours entre les mains de ses ravisseurs, un autre entrepreneur, H. Saïd, la cinquantaine, propriétaire d'une marbrerie dans la commune de Mechtras, daïra de Boghni, a été kidnappé par un groupe d'individus armés, avant-hier, samedi, à la tombée de la nuit, a-t-on appris de sources sécuritaires locales. Selon notre source, la victime se dirigeait vers son domicile, en fin de journée, lorsqu'elle a été interceptée, non loin de chez elle, par un groupe armé composé d'une dizaine de membres en tenue militaire. Après s'être assurés de son identité, les ravisseurs conduisent la victime, à bord de son véhicule, vers une destination inconnue. Jusqu'à hier, en fin de journée, aucun contact n'était encore établi par les ravisseurs avec la famille de la victime à l'effet de formuler une quelconque exigence de rançon comme ils ont l'habitude d'opérer. Ce 63e enlèvement dans la wilaya de Tizi Ouzou, depuis l'apparition de ce phénomène en 2005, intervient au moment où la population de Béni Douala s'est fortement mobilisée pour exiger la libération, sain et sauf de Bilek Mourad, enlevé mercredi dernier au lieudit Tala Bounane, à mi-chemin entre la ville de Tizi Ouzou et le chef-lieu communal de Béni Aïssi, dans la région de Béni Douala. Cette mobilisation des Ath Douala a commencé dès l'annonce de ce rapt qui n'a pas manqué de soulever une vive colère chez la population locale mais aussi de replonger les catégories aisées de la région dans la psychose qu'elles croyaient pouvoir enfin évacuer après quelques mois passés sans voir sévir ce phénomène. À Béni Douala, la population a décidé, au terme d'une assemblée générale tenue vendredi dernier, d'exiger la libération de la victime saine et sauve et sans paiement de rançon dans les 48 heures qui suivent sous peine de passer à d'autres actions. La population n'a pas écarté le passage au peigne fin des maquis avoisinants. Hier, après l'expiration de l'ultimatum de 48 heures fixé aux ravisseurs qui, eux, ont choisi de répondre en enlevant un deuxième entrepreneur, la population de Béni Douala a lancé un appel à une grève générale mardi prochain dans la région, et ce, en signe de solidarité avec la famille de la victime et surtout contre le phénomène des kidnappings dans la wilaya. Ces kidnappings dont nul n'est à l'abri.