Dans la nuit de jeudi dernier, un groupe de terroristes a dressé un faux barrage au lieu dit Zana sur la route Batna-Sétif. Selon des témoignages recueillis sur place, c'est entre 23h30 et minuit que les terroristes, dont le nombre n'a pu être déterminé, ont intercepté plusieurs voyageurs empruntant cet important axe routier reliant la capitale des Aurès à celle des Babors. Les hordes intégristes se sont acharnées sur deux des malheureux voyageurs. Le premier fut passé à l'arme blanche sur le lieu même du faux barrage alors que le second a subi le même sort quelques mètres plus loin. Ce massacre, qui intervient dans une conjoncture particulière, a jeté l'émoi parmi les populations locales qui doutent de la capitulation de l'hydre terroriste. Cette conjoncture est marquée par la vaste offensive que mène l'ANP dans des maquis considérés jusqu'ici “des territoires libérés”. L'apparition “sanglante” des terroristes sur un axe routier épargné par les GIA et autre GSPC, ces dernières années, laisse croire, dans une première lecture, à une tentative de desserrement de l'étau qui se referme sur eux, notamment à Theniet El-Abed et à El-Khanga El-Hamra. La deuxième lecture laisse supposer la création d'un nouveau maquis par des terroristes qui ont réussi à passer à travers les mailles des forces combinées dans cette région depuis le début de l'automne. Enfin, la troisième lecture, privilégie, elle, le redéploiement du GSPC après sa nouvelle restructuration au lendemain de la “moubayaâ” du Constantinois Noureddine Sahraoui, nouvel “émir” national à la place de Hassan Hattab. M. B. M.