Cinq personnes sont mortes, mercredi soir, dans un faux barrage dressé à Oued Lahrèche, près de Médéa, alors que deux autres étaient victimes, quelques heures plus tôt, d'une embuscade au lieu-dit Thala Aïssa, à 25 kilomètres de Blida. Les Médéens se sont réveillés ce jeudi sous le choc. La ville a basculé de la sérénité retrouvée depuis une année à l'inquiétude. De nouveau, la population locale est plongée dans l'angoisse. Cinq personnes ont été assassinées dans la nuit de mercredi à jeudi derniers par des terroristes qui ont dressé un faux barrage aux environs de 20h, à cinq kilomètres de la ville de Médéa. L'attentat meurtrier a été perpétré au lieudit Oued Lahrèche, sur la route qui mène du chef-lieu de la wilaya aux communes de Bouaïchoune, Tizi Mahdi et Si Mahdjoub. Cette route était justement fermée à la circulation depuis 1994, suite à un attentat terroriste qui avait endommagé un pont dans cette localité. Elle n'a été rouverte à la circulation que depuis quelques mois seulement. Selon des témoignages recueillis sur place, les terroristes, dont le nombre reste indéterminé, ont pu intercepter deux véhicules. Une 404 bâchée à bord de laquelle se trouvaient quatre personnes et une 504 berline occupée par deux hommes, dont l'un a pu miraculeusement échapper au massacre. Les criminels se sont acharnés sur les usagers de la route avec une haine des plus sauvages. Les victimes ont toutes été atteintes à la tête. On dénombre parmi les victimes trois membres de la famille Mokhtari : Rabah, 50 ans, Mohamed, 21 ans, et un autre Mohamed âgé de 46 ans, ainsi qu'un enfant, Arbaoui Mohamed, âgé de 10 ans. Ces victimes étaient à bord du premier véhicule intercepté par les assassins (la 404 bâchée). Le second véhicule, une Peugeot 504 berline, occupé par deux personnes a tenté de forcer le faux barrage. Le conducteur enclenchera la vitesse et démarrera en trombe sous le feu nourri des terroristes. Son véhicule a fini sa chute sur le bas-côté de la route. Le chauffeur, Bouihi Ahmed, 51 ans, a pu s'enfuir à travers champ et donner l'alerte. Celui qui l'accompagnait, un certain Ammi Mohamed, 36 ans, a, par contre, été mortellement atteint par les rafales des terroristes. Un faux barrage, encore un, qui vient endeuiller davantage une wilaya, surtout la commune de Médéa déjà fortement ébranlée par la violence terroriste. Cet acte vient relancer aussi le débat sur les “résidus” du terrorisme. Bien que réduite, la nuisance des groupes armés continue d'entretenir un sentiment d'insécurité constant. Sur les lieux du drame, des flaques de sang et des débris de verre couvraient la chaussée. Encore un massacre perpétré en un temps record. En effet, selon nos sources, pas plus de dix minutes ont suffi à la horde sanguinaire pour accomplir son forfait. Le relief accidenté de la localité a permis aux terroristes de s'échapper laissant derrière eux une scène de désolation. La population locale que nous avons rencontrée durant notre passage était encore sous le choc après cet abominable massacre. Les victimes ont été enterrées jeudi au cimetière de la ville de Bouaïchoune en présence d'une foule nombreuse. À signaler que l'année dernière, au mois de mai, un faux barrage avait été dressé par des terroristes au même endroit ; il avait coûté la vie à deux paysans. Après une relative accalmie, la bête immonde reprend du poil. Deux personnes égorgées à Bougara Deux personnes ont été égorgées, mercredi dernier, aux environs de 17 heures à Bougara. Localité distante à 25 kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Blida. L'attentat meurtrier a été perpétré au lieu-dit Tala Aïssa sur les hauteurs de la ville de Bougara. Les victimes, qui étaient à bord d'un véhicule de type Mazda bâchée, ont été surprises par les lâches criminels durant le chemin du retour après des travaux champêtres. Le guet-apens a eu lieu sur un chemin de piste sinueux et dans un virage bien prononcé. Selon des témoins oculaires, les terroristes étaient au nombre de 3. Ils avaient une barbe et portaient des tenues afghanes. Les terroristes étaient armés de pistolets mitrailleurs. Les lâches criminels se sont acharnés sur leurs victimes avec une haine des plus sauvages. Les victimes ont été égorgées. Leur véhicule a été incendié par les terroristes. Les deux personnes assassinées habitent le centre de la ville de Bougara et sont âgées entre 53 et 56 ans. Elles ont été évacuées vers la morgue de l'hôpital de Boufarik. Encore une fois, ce sont de paisibles citoyens sans défense qui ont été ciblés par la horde sanguinaire. La population locale que nous avons rencontrée, hier, était encore sous le choc après cet abominable acte terroriste. Il semble que le discours officiel, qui prône la réconciliation nationale à outrance, a eu raison de la vigilance des malheureuses victimes. M. A.