Dans sa course folle pour rattraper absolument le retard cumulé, l'Algérie doit, tout de même, garder assez de lucidité et opter pour des choix judicieux. Pour ce faire, les consultations se multiplient et ne se ressemblent pas. Hier, c'était au tour de Microsoft de se mettre en avant avec la venue, et non des moindres, de M. Jean-Philippe Courtois, président de Microsoft à l'International et Senior Vice-président Corporation. C'est dire tout l'intérêt que porte le géant américain des logiciels au marché algérien qui, selon M. Courtois, présente “de grandes potentialités”. à l'occasion, l'état des lieux des TIC en Algérie, entre aspirations du gouvernement en place et besoins en la matière, ont été présentés au responsable de Microsoft avant de lui céder la parole. Hier à l'hôtel Sheraton, M. Courtois s'est longtemps étalé sur d'autres opérations menées notamment au Portugal, en Irlande, en Espagne et au Mexique. Ce dernier présente, de son avis, de grandes similitudes avec l'Algérie puisqu'il souffre à son tour de l'informel. à ce propos, M. Courtois a précisé, en marge de la conférence, que “le piratage s'élève à 84% en Algérie et concerne notamment les logiciels utilisés par les entreprises”, plaidant, ainsi, pour le renforcement de la lutte contre ce phénomène qui suppose une perte économique considérable. C'est, en effet, un taux qui donne froid dans le dos puisqu'il témoigne de l'énormité du travail à accomplir dans l'avenir. Un futur qu'il faut bien penser selon l'orateur qui a reconnu que “l'Algérie n'a pas beaucoup de temps et que des initiatives concrètes doivent être prises”. Sur ce chapitre, M. Courtois compte mettre à profit sa visite pour identifier les opportunités de partenariat, aussi bien avec le secteur public que le privé. Sa rencontre avec Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a permis d'approfondir les échanges pour se faire une idée précise sur les besoins. En substance, il se dessine déjà des points sur lesquels pourrait porter la coopération, à savoir l'éducation et l'entreprenariat qui ont été largement traités par l'orateur lors de son intervention. Très technique, celle-ci a permis également de mettre en avant le Cloud Computing. C'est donc un savoir-faire technologique indéniable que vient proposer Microsoft dont l'engagement, selon les spécialistes, dans le Cloud, est sans équivalent sur le marché. Aujourd'hui, tous les produits Microsoft sont dans le Cloud ou s'enrichissent de services Cloud. Windows, à titre d'exemple, est dans le Cloud. Mais qu'est-ce que le Cloud Computing ? Tout simplement une solution de déportation, sur des serveurs distants, d'applications traditionnellement localisées sur le poste de l'utilisateur et dont les impacts sont énormes, car cela signifie une évolution majeure dans le domaine. Les utilisateurs ou les entreprises ne sont plus gérants de leurs serveurs informatiques, ils accèdent désormais en ligne à de très nombreux services, sans avoir à gérer l'aspect infrastructure sous-jacent. Les applications et les données ne se trouvent donc plus sur l'ordinateur de l'utilisateur, mais dans le Cloud, qui est composé d'un certain nombre de serveurs distants. L'accès à ces applications (ie : ces services en ligne) se fait via un navigateur Web. L'exemple le plus simple est hotmail qui est un service de messagerie grand public hébergé. Reste à savoir si l'Algérie est fin prête pour cela car cela nécessite une législation rigoureuse en la matière à plus forte raison que le débat actuel sur la question porte sur les droits de l'utilisateur et la sécurisation des données (garantie sur la rétention des données).