Grandes retrouvailles, hier, au palais de la culture Moufdi-Zakaria, entre anciens et actuels responsables de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) qui a soufflé hier ses dix années d'existence en présence de Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, de Amar Tou, actuel ministre des Transports et le premier président de l'ARPT, et M. Belfodil qui lui a succédé pour assurer le poste durant sept longues années. M. Benhamadi, pour sa part, n'y est pas allé par quatre chemins pour dire que des amendements devraient être introduits dans la loi à la faveur de laquelle a été créée cette entité (2000-03). “Le texte est en cours d'élaboration”, a-t-il déclaré, précisant que ce dernier concernera, entre autres, l'Internet. “L'Autorité sera confortée davantage dans sa mission nationale de régulateur par l'instauration et le maintien d'un équilibre économique du marché des télécommunications par rapport à des situations portant sur le dégroupage de la boucle locale, les régimes d'interconnexion et l'interopérabilité des services”, affirmera le ministre. En attendant, Mme Derdouri, présidente de l'ARPT, est intervenue à l'occasion pour résumer les défis qui attendent cette structure de régulation au-delà de ses missions classiques à savoir, la délivrance d'autorisation, l'arbitrage et l'élaboration de cahiers des charges. Elle a souligné, en outre, la nécessité de “revoir” les conditions d'établissement et d'exploitation des services des télécommunications et de la poste, en opérant un “toilettage systématique” des cahiers de charges afin de les articuler davantage autour des objectifs d'intérêt général de développement économique du secteur. Autrement dit, il sera question d'accroitre l'offre de large bande et la sécurisation du Net (certification électronique). Cela va d'ailleurs dans le sens du discours développé par le ministre qui a abordé hier “la nécessité impérieuse d'améliorer la connectivité”, “la généralisation du service universel”, et ce, notamment dans les zones enclavées. La certification électronique a été également longuement traitée par le responsable de la direction de certification qui, du reste, a été fraîchement mise sur pied (janvier 2011). C'est dire tout l'intérêt et les enjeux que suppose ce chapitre qui fera l'objet d'un séminaire prochainement. Selon l'intervenant, il fallait régler la question sur le plan législatif (2010), ce qui a nécessité des études des différents modèles organisationnels pour en retenir le plus adéquat qui n'est autre, de l'avis de l'orateur, que le mode hiérarchique. “La finalisation du cahier des charges est en cours pour fixer droits et obligations de nouveaux prestataires”, a-t-il assuré, indiquant qu'un plan de formation est lancé en guise de préalable. Côté chiffres et statistiques, rien de bien nouveau qu'il s'agisse de téléphonie mobile (36 millions d'abonnés entre fixe et mobile) ou de marché postal. Il a été souligné, cependant, le manque d'évolution en matière de téléphonie fixe et de l'Internet. Des dossiers qui constituent un des axes majeurs inscrits dans la feuille de route des actions à entreprendre dans l'avenir. On retrouve aussi le dégroupage de la bande passante, l'amélioration en termes de qualité de services pour ce qui est de la poste et le service universel. En marge de la rencontre qui a abrité une journée porte ouverte sur l'ARPT, le ministre a été interpellé sur la question des sms indésirables que reçoivent les citoyens. “Nous travaillons avec les opérateurs sur des systèmes de filtrage. Mais il faudra aux citoyens d'êtres vigilants et de dénoncer ces pratiques”, a-t-il assuré.