Pour la première fois, le premier magistrat a parlé d'économie en y associant le capital privé à la création de richesses et d'emplois, alors que ce secteur était le territoire réservé du Premier ministre qui en avait fait son petit carré. Le patronat a rendez-vous, aujourd'hui, avec le Premier ministre pour une autre tripartite, rendez-vous annuel, s'il en faut. D'habitude, on en sort avec un communiqué commun, avec rien de concret mais une photo de famille que chacun s'empressera d'encadrer. Pour la postérité, à montrer à ses petits-enfants. Cette session ne sera pas comme les précédentes pour deux raisons : Jamais de mémoire d'Algérois, la capitale n'a été autant prise d'assaut par les laissés-pour-compte et autres oubliés des gestionnaires de la rente. La majorité des manifestants a eu gain de cause et leurs revendications entendues. Mais c'est tout le pays qui revendique un meilleur cadre de vie. La seconde raison est que les pays arabes dont nous faisons partie et dont nous ne faisons pas exception, sont en ébullition et la contamination toute proche, fait que les données vont changer. La sortie du Président, dans son discours à la nation, était le signe d'une urgence à ne pas différer. Pour la première fois, le premier magistrat a parlé d'économie en y associant le capital privé à la création de richesses et d'emplois, alors que ce secteur était le territoire réservé du Premier ministre qui en avait fait son petit carré avec le patriotisme économique qui n'avait aucun sens du moment que l'entreprise publique ou privée obéit aux lois de l'économie et de la bonne gestion pour faire des bénéfices. Et au mieux les réinvestir pour aller vers plus de richesses pour les actionnaires mais aussi pour le pays. Cet entêtement, basé sur une vision réduite, aboutira sur un cul-de-sac et les responsables de ce retard accumulé ne pourront plus se justifier par un patriotisme devenu désuet. Cette rencontre de demain montrera les aspirations des uns et des autres à vouloir aller de l'avant par l'investissement et donc la création de richesses et d'emplois par les opérateurs et par les multiples facilitations des pouvoirs publics à tous s'ils veulent que l'un et l'autre, sans distinction, participent au développement du pays. Il n'y a ni anges ni démons. Il y a des opérateurs et des représentants des pouvoirs publics sur la base d'un consensus qui ne sera autre qu'un cahier des charges commun au capital public et privé. Ce dernier ne demande qu'à être placé sur un pied d'égalité avec le capital public. Il n'y aura qu'un seul gagnant : l'Algérie. O. A. [email protected]