Lors de la seconde édition du Forum d'Alger, organisé par Liberté en collaboration avec le cabinet Emergy le 28 mai dernier sous le thème “L'eau, l'agriculture, l'homme. La question de l'autosuffisance alimentaire dans un monde en changement. La terre pourra-t-elle nourrir ses enfants demain ? L'Algérie pourra-t-elle nourrir ses enfants demain ?”, les nombreux présents ont eu l'occasion de découvrir l'expérience du groupe agroalimentaire Benamor. Le responsable de la filière tomate du groupe Benamor, Messaoud Chebbah, a expliqué que le processus a commencé, à partir de 2002, par un audit de la production de tomate de la région (Skikda, Annaba, Guelma). Le groupe agroindustriel a commencé par travailler avec 15 agriculteurs pris sur le tas la première année, précise Chebbah Messaoud. La manière de procéder était la création d'une cellule agronomique mobile qui sillonnait Guelma, Skikda et les autres régions de l'Est pour s'informer d'abord sur les agriculteurs et sur leurs moyens de production (qualification, puissance des tracteurs, matériels, etc.). Le travail de terrain a vite démontré que le mal de la tomate, c'était les plants et que beaucoup d'agriculteurs travaillaient à perte, ce qui avait fini par les décourager. Tomate : le rendement est passé de 40 à 70 quintaux à l'hectare La cellule agronomique, qui est fonctionnelle depuis des années, est constituée de plusieurs ingénieurs agronomes ayant des missions d'assistance, de vulgarisation, de formation et d'information. Outre le choix des variétés, les techniques d'irrigation sont aussi derrière les bons résultats dans le rendement. Selon Messaoud Chebbah, l'option prise pour la technique du goutte-à-goutte a était dans beaucoup dans la multiplication du rendement. Le travail pédagogique effectué envers les agriculteurs, l'assistance des agriculteurs aux nouvelles techniques de culture et d'irrigation de la tomate, entre autres, ont fait tripler le rendement. Devant le succès de cette expérience dans la filière tomate industrielle, le groupe industriel Benamor s'est fixé comme objectif de reconduire cette expérience aux céréales, précisément le blé dur. Après avoir constaté que la qualité de la production nationale de blé dur reste en deçà des exigences du consommateur, le groupe a initié un programme de promotion et de développement de la qualité du blé dur dans les régions où le blé dur est cultivé à grande échelle. Selon Mme Sadli, consultante et experte en transformation de céréales auprès du groupe Benamor, le constat de départ était que le blé dur local était inadapté à la transformation dans la mesure où il contenait beaucoup de déchets. La technique du désherbage étant totalement non maîtrisée par les agriculteurs. Cet état de fait faisait que ce blé ne s'adaptait pas aux équipements des minotiers. Les transformateurs, notamment ceux en constante recherche de la qualité de leur produit trituré, aspire à disposer d'une matière première des plus performantes. Cela est d'autant plus réalisable, à la condition que les céréaliculteurs optent pour ce même objectif. Et pour produire du blé qui répond aux exigences des minotiers, la démarche du groupe Benamor consiste donc, outre l'accompagnement qu'elle prodigue aux agriculteurs, de développer les variétés adéquates aux conditions de culture en Algérie. Mme Sadli a précisé, à ce titre, que ces variétés ne sont pas forcément celles qui ont besoin d'eau mais plutôt des variétés qui résistent au stress hydrique.