Enlevé le 14 mai dernier devant son domicile, le marbrier de Mechtras, Hammour Hadj Ali, a été libéré avant-hier mardi durant la nuit, a-t-on appris de sources sécuritaires dans la wilaya de Tizi Ouzou. C'est vers minuit que cet homme de 71 ans a été relâché dans la même région de Mechtras où il a été enlevé, selon des témoignages de membres de sa famille, par un groupe de trois individus armés de kalachnikovs et habillés en civil pour deux d'entre eux et en tenue afghane pour le troisième. La nouvelle de la libération de la victime n'a pas tardé à faire le tour du tout-Boghni, cette daïra du sud de la wilaya de Tizi Ouzou, où la population qui s'est mobilisée depuis l'annonce de ce rapt a été profondément soulagée. Après 18 jours passés entre les mains de ses ravisseurs, Hammour Hadj Ali a été relâché sain et sauf mais, selon des sources locales, extrêmement éprouvé par cette longue séquestration d'autant qu'auparavant déjà il souffrait du diabète et de l'hypertension. Traumatisée et éreintée, la victime n'a encore soufflé mot sur les conditions de sa “détention” ni sur l'endroit où il avait été conduit par ses ravisseurs. Aucune information n'a également filtré au sujet du paiement ou non d'une rançon contre sa libération. L'otage a-t-il peut-être été libéré sous la seule pression exercée par la population de Mechtras et celle de Maâtkas qui ont organisé plusieurs actions dont des meetings et des marches pour exiger sa libération ? Une rançon a-t-elle été payée mais gardée en secret maintenant que le gouvernement a décidé d'interdire le paiement des rançons. La question demeure posée. Il y a lieu de rappeler qu'au moment où Hammour Hadj Ali est libéré, Bilek Mourad, ce jeune de 18 ans, enlevé le 11 mai dernier à Thala Bounane, ce lieu-dit sis à mi-chemin entre le chef-lieu communal de Béni Aïssi et la ville de Tizi Ouzou, vit sa 22e journée entre les mains de ses ravisseurs. Selon sa famille, aucune nouvelle n'a été obtenue à son sujet depuis le jour de son enlèvement, malgré la très forte mobilisation de la population de la région qui multiplie les actions de rue pour exiger sa libération sain et sauf et sans condition. Il est à rappeler également que la plus remarquable action organisée depuis cet enlèvement, le 64e depuis l'apparition de ce phénomène dans la wilaya de Tizi Ouzou, reste la grève générale qui a totalement paralysé la ville de Tizi Ouzou où la population a adhéré massivement au mot d'ordre de la ville morte pour dire halte aux kidnappings.