C'est une véritable prouesse qu'a réalisée l'équipe du professeur Mustapha Benmansour, chef de service de néphrologie au centre hospitalo-universitaire de Tlemcen (CHUT) en procédant en deux jours, jeudi et vendredi, à trois transplantations de rein sur des sujets âgés de moins de cinquante ans. Le docteur Hocine Chaouch, professeur de chirurgie thoracique cardio-vasculaire et spécialiste dans les greffes de rein à l'hôpital Mustapha Bacha et le professeur Mokhtar Benkalfate, chef de service de chirurgie générale (ancien directeur général du CHUT) ont participé à ces trois greffes de reins couronnées de succès, suivies en temps réel par les étudiants de médecine grâce à un écran géant installé dans la salle de conférences attenante à la salle d'opération. Depuis 2007 à ce jour, une vingtaine de transplantations rénales ont été réalisées sans complications à Tlemcen et ce, malgré l'insuffisance de l'encadrement médical et des moyens techniques appropriés. En Algérie, on estime à environ 13 000 le nombre de dialysés dans les structures publiques et privées, avec une cadence de 3 500 nouveaux cas chaque année. Le nombre de malades inscrits sur la liste d'attente pour une éventuelle transplantation est malheureusement important et augmente de semaine en semaine. “La greffe du rein est la plus fréquente et la plus fiable des opérations chirurgicales. Elle est réalisée chez les personnes en insuffisance rénale terminale, ne pouvant survivre sans des séances de dialyse, longues et pénibles.” Afin de lutter contre le trafic d'organes, le législateur algérien ne permet la transplantation rénale qu'entre membres de la même famille et sur des sujets vivants. Le prélèvement d'organes chez le cadavre n'est pas pour demain, estime le professeur Benmansour qui a lancé un appel pathétique aux futurs donneurs, soulignant à leur intention que les risques sont quasi nuls tant l'opération de transplantation est à présent maitrisée et entourée de toute la prise en charge requise. Il a estimé que face au nombre très important de candidats, hommes, femmes et enfants en attente d'une transplantation, les futurs donneurs doivent se manifester car la dialyse avec tout son lot de contraintes, complique énormément la vie du malade et de surcroît coûte très cher au Trésor public.