Qu'en est-il de la professionnalisation de l'ANP ? Sous ce thème générique, a été organisée une journée parlementaire. Acception de la professionnalisation des armées et sa relation avec le service national, intitulé précis de la rencontre où l'on a eu droit à deux surprises : l'absence du représentant du ministère de la Défense qui devait faire une communication à ce sujet et le présentateur, presque le président de séance, une sorte de chef d'orchestre, qui n'est pas député, mais un élu local, le président de l'APC de Sidi-M'hamed, Mokhtar Bourouina. Présence à la tribune qui a surpris plus d'un. Le professeur Adami a évoqué dans son intervention la définition de la professionnalisation de l'armée, ses mutations liées au développement des TIC, la sophistication des armes et la mondialisation. Celle-ci est spécifique à chaque pays et tient à des facteurs liés à la géographie, la population, l'économie et au développement scientifique. Entre autres avantages de la professionnalisation, la réduction des coûts et des effectifs. Ce qui a été largement contredit en citant l'exemple de la France, où le budget de l'armée, depuis le passage à la professionnalisation, a connu une hausse en même temps que les effectifs avec des recrutements en constante augmentation. Il conclut en appelant au maintien du service national en parallèle de la professionnalisation de l'ANP. Pour sa part, le professeur en droit, Mohamed Ahmidatou, a traité du cas de l'armée française, allant jusqu'au détail de la mutation et des mesures introduites pour le “service civil”. Les raisons de ce changement sont internes et externes, a-t-il précisé. Fin de la guerre froide, extension des conflits qui demandent des interventions rapides, apparition de nouvelles armes, nouveau rôle de l'armée dans les conflits internationaux et changement dans la nature des menaces. Donc, pour des missions nouvelles, une armée nouvelle et adaptée. Et de terminer avec : “Le contenu de la professionnalisation de l'armée est avant tout politique que chaque pays adapte selon ses moyens et ses données internes.” Autrement dit, il n'y a pas de modèle préétabli applicable à toutes les armées. Et en l'absence du représentant de la défense pour expliquer la démarche de l'ANP, le débat a tourné essentiellement autour du service national et de sa durée. Une majorité a plaidé pour le maintien du service national mais avec une sensible réduction de sa durée. Douze mois pour les non-universitaires, six mois pour les universitaires et cinq mois pour les émigrés. Cette journée à la thématique fort intéressante a donné, par ses lacunes, un air de vacances à l'hémicycle dont la petite salle des conférences n'a pas drainé du monde, hormis le grand carré vert et “pluriel” qui donna au lieu un air de mess des officiers de la gendarmerie. Beaucoup de députés ont préféré discuter de demain et de l'avenir. 2012 n'est pas loin !