La commission de la Défense nationale à l'Assemblée populaire nationale (APN) a organisé hier au siège de l'APN une journée d'étude sur «la professionnalisation des armées et la relation avec le Service national». Cette journée d'étude a été marquée par des interventions sur «la professionnalisation de l'armée» et la professionnalisation des armées à travers le monde avec une conférence sur le modèle français. Par ailleurs, les débats ont tourné autour de la professionnalisation de l'Armée nationale populaire (ANP) et sa relation avec le Service national. Lors de sa prise de parole au début des travaux de cette journée parlementaire, le président de la commission de la Défense nationale auprès de l'APN, Mohamed Yerfaâ, a mis l'accent sur l'importance de cette initiative, «dans l'optique de la modernisation de l'Armée nationale populaire, dont le facteur humain reste l'élément primordial». «Ce qui se fera par le relèvement du niveau des éléments de l'ANP dans le processus de modernisation», ajoutera l'orateur, avant de soulever «l'importance de la modernisation de l'armée qui commencera par la diminution de la durée du Service national pour permettre au mieux la modernisation de l'ANP». Pour sa part, le Dr Mohamed Adimi a souligné que «le monde d'aujourd'hui connaît un grand renouveau dans l'armement et la mondialisation, et la formation d'une armée demande un budget énorme qui constitue pour l'Etat un impôt sur la sécurité, dans l'optique de former une armée de métier composée de militaires professionnels». Le conférencier résumera par la suite les caractéristiques de la professionnalisation dans la double responsabilité de l'armée devant le gouvernement et le peuple, l'aptitude professionnelle, l'identité rattachant le militaire à sa profession et l'idéologie professionnelle de ce dernier. «Ces éléments sont soumis à un recyclage permanent», selon l'orateur. Parlant des frais que l'Etat doit débourser pour former une armée professionnelle, le conférencier a précisé que le budget de la professionnalisation est conséquent, vu que les armées d'aujourd'hui sont gérées par un système de management qui demande des aptitudes énormes auprès de ses éléments. Le Dr Mohamed Ahmidatou a axé pour sa part sa conférence sur la professionnalisation de l'armée sur le modèle français. C'est ainsi qu'il reviendra sur le passage de l'armée française en 1996 à une armée professionnelle qui ne compte plus sur les militaires appelés : «c'est ainsi que les réserves en militaires sont transformées en réserves opérationnelles», a-t-il expliqué. Est-ce qu'on peut appliquer le modèle français à l'Algérie ? Les conférenciers diront non, puisque l'Algérie vit dans une position géostratégique différente de celle de la France qui vit dans une organisation communautaire européenne. Lors du débat qui a suivi, le député Amérique du Nord, Mohamed Gahch, a demandé à ce que la commission du Service national réserve un temps supplémentaire à la communauté algérienne en Amérique, pour que les jeunes puissent accomplir leurs démarches administratives envers le Service national, tout en demandant que la durée de celui-ci soit diminuée à six mois pour les universitaires. Par ailleurs, un député du parti El Islah précisera que les décisions relatives à l'ANP doivent émaner d'un consensus national et ne doivent pas faire l'objet de centralisation. A la fin, le Dr Adimi est revenu sur la possibilité de diminution de la période du Service national, mais la question doit être étudiée.