La JSK menacée par la relégation, qui l'eut cru ! Incroyable ! Inadmissible ! Scandaleux ! Les reproches ne manquent pas depuis quelques jours en Kabylie où des milliers de supporters ne savaient plus à quel saint se vouer tant le “temple JSK” — ou du moins ce qu'il en reste — aura vacillé comme il ne l'a jamais été. Excepté les deux premières saisons d'apprentissage en Nationale 1 tout au début des années 70 où les Kabyles avaient connu des zones de turbulences et avaient fait dans la résistance dans ces moments difficiles avant de donner à la JSK ses premières lettres de noblesse, le club-phare de la Kabylie a toujours vécu dans la sérénité, la quiétude et l'assurance-garantie en championnat. À défaut de titres, puisque les Vert et Jaune ont quand même glané la bagatelle de quatorze titres de champion d'Algérie et presqu'autant d'accessits de vice-champions, la JSK n'a jamais été ébranlée par le moindre doute de relégation et de risque de descente aux enfers. Mais voilà que le club kabyle verse dans un véritable cauchemar qui ne dit pas son nom, sinon comment expliquer cette fin de saison catastrophique marquée par toute une cascade de défaites amères qui ont provoqué un véritable péril en la demeure ! Certes, il reste le dernier match JSK-MCA de vendredi à Tizi Ouzou où les deux équipes ont besoin… d'un tout petit point pour assurer leur maintien parmi l'élite mais force est de constater que la JSK a joué avec le feu comme elle ne l'a jamais fait ! C'est vrai que les Canaris ont payé le prix fort en Ligue des champions africaine où ils ont atteint le stade très envié des demi-finales, puis en Coupe de la CAF où ils ont arraché une énième qualification aux poules de l'épreuve ! C'est vrai aussi qu'ils ont consenti d'énormes sacrifices en Coupe d'Algérie avec un cinquième trophée à la clé ! C'est encore vrai que la JSK avait accumulé un bon nombre de matches retard dus à la Coupe d'Afrique et a été forcée à disputer huit matches de championnat en un mois infernal mais tous ces aléas n'expliquent pas totalement ce qu'il faut qualifier de véritable dégringolade. À ce titre, la JSK doit remettre en cause sa politique de recrutement car il est inconcevable que les entraîneurs se succèdent à la barre technique à une vitesse vertigineuse alors que des joueurs payés à coups de milliards disparaissent dans la nature comme dans une équipe de quartier à l'image de Yahia-Chérif, Hamiti ou encore Nessakh qui n'ont plus donné signe de vie depuis plusieurs jours alors que leur club joue sa survie parmi l'élite ! Les supporters kabyles qui fuient le stade du 1er-Novembre depuis quelque temps déjà ne détestent certainement pas leur club de toujours mais il faut bien avouer qu'ils ne se reconnaissent pas dans cette JSK de bas de gamme qui ne suscite ni intérêt ni passion. En Kabylie, comme aux quatre coins de l'Algérie profonde, la JSK est considérée à juste titre comme un patrimoine sacré qui doit être préservé au plus haut point et qui doit être donc mis à l'abri de toute déchéance. C'est dire que le séisme qui a terriblement fissuré cette saison ce grand symbole qu'est la JSK doit appeler à la réflexion profonde et surtout à la grande mue dans tous les domaines, qu'ils relèvent de la gestion du football professionnel, de l'encadrement technique et administratif ou encore de la qualité et de la moralité de l'effectif kabyle pour que ce genre de cauchemar ne se reproduise plus. Loin de nous l'idée de nous immiscer dans le choix du recrutement de joueurs ou de l'entraîneur qui est du ressort exclusif des dirigeants de la JSK mais il est plus que jamais urgent de frapper un bon coup dans la fourmilière pour mettre fin au bricolage et remettre le bateau à flots. Et si un enfant du club nommé Moussa Saïb a accepté de reprendre le gouvernail, il faut bien admettre qu'un énorme chantier l'attend dès la semaine prochaine où il aura la lourde mission de préparer à la hâte un véritable commando pour aller défier le 17 juillet le Maghreb de Fès dans son propre fief pour le compte de la première journée des poules de la Coupe de la CAF. Côté effectif, la JSK vient de recruter six nouveaux joueurs en attendant d'enrôler, paraît-il, encore deux attaquants d'envergure et si le président Hannachi vient d'annoncer que “la JSK aura une grande équipe la saison prochaine”, n'est-ce pas que le club kabyle a aussi besoin d'une… grande équipe dirigeante car le professionnalisme n'est pas une mince affaire et que la JSK n'est pas… n'importe quel club !