La rapporteuse spéciale des Nations unies sur le logement convenable en tant qu'élément du droit à un niveau de vie suffisant, Raquel Rolnik, sera en Algérie aujourd'hui, pour une visite de travail qui s'étalera jusqu'au 19 du mois courant, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Cette visite s'effectue dans le cadre de l'invitation adressée par le gouvernement algérien lors de la 13e session du Conseil des droits de l'Homme, qui a eu lieu en mars 2010, à sept détenteurs de mandats thématiques relevant du Conseil des droits de l'Homme. Cette visite est un témoignage de “l'engagement de l'Algérie en faveur de la promotion et de la protection des droits de l'Homme, en particulier le droit à l'accès à un logement convenable”, ajoute le communiqué. Raquel Rolnik entreprendra, à cette occasion, plusieurs déplacements dans le pays, notamment Boumerdès, Oran et Ghardaïa. Cette mission permettra à la rapporteuse de s'entretenir avec les différentes institutions gouvernementales en charge de la thématique de l'habitat et du logement et les membres de la société civile travaillant dans ce domaine. L'on estime que cette expertise sur le logement n'est pas fortuite. Le pays est en ébullition depuis la fin juin, suite à la publication de la liste des bénéficiaires des logements sociaux. Ces listes ont provoqué plusieurs émeutes et manifestations à travers tout le pays, les protestataires sont sortis pour exprimer leur colère et dénoncer le “favoritisme” qui aurait prévalu dans l'octroi des logements. Chose que les pouvoirs publics réfutent en invoquant l'insuffisance de l'offre par rapport à une demande énorme. Cette “intrusion” onusienne dans le quotidien algérien en matière de droits de l'Homme n'est pas la première. Jeudi dernier, à Djelfa, le Sénégalais Mamadou Mbaye, coordonateur résident du système des Nations unies en Algérie, accompagné par le ministre de la Justice, garde des Sceaux Tayeb Belaïz, pour une visite d'inspection, a affirmé que “l'Algérie respectait tout à fait ses engagement internationaux en matière de droits de l'Homme”. Selon l'APS, le représentant de l'ONU était satisfait des progrès enregistrés en Algérie. “Les Algériens peuvent être fiers par ce qui a été réalisé jusqu'à présent. Il n'y a nulle part dans ce monde un pays parfait, ni sur le plan de la démocratie, ni sur le plan des droits de l'Homme. Il faut apprécier ce qui est fait et l'améliorer. L'Etat algérien continue à faire des efforts et il est déterminé à respecter ses engagements”. L'Algérie a toujours été une des préoccupations de l'ONU qui n'hésite pas à l'accabler quant à la situation des droits de l'Homme, des libertés ou encore sur le dossier de la justice. Récemment l'ONU avait demandé à l'Algérie d'ouvrir une enquête indépendante suite à l'assassinat à Oran de Ahmed Kerroumi, jetant du coup, des doutes autant sur cet assassinat que sur la volonté des autorités algériennes d'élucider l'affaire. Il s'est avéré qu'il s'agissait d'un crime crapuleux. Pour autant, les autorités algériennes n'ont pas réagi aux insinuations de la “requête” onusienne. Se disant souvent “tout à fait satisfaite des efforts fournis par l'Algérie pour ses engagements en matière des droits de l'Homme”, l'ONU ne rate pas l'occasion de la pointer du doigt dès la moindre occasion.