Le logement, qui est un élément vital de l'épanouissement social, ne peut rester l'otage d'un cercle vicieux où l'Etat se retrouve face à une demande toujours plus forte que l'offre. Il n'y a pas de solutions miracles pour le logement. Bien construire, là où il faut construire, en fonction des besoins exprimés et d'une stratégie d'aménagement du territoire, favoriser surtout une politique de location qui permette d'atténuer la crise et éviter, bien entendu, que la maffia de l'immobilier, qui se met en place, ne rende le logement quasiment inaccessible. C'est simple et difficile à la fois. En Algérie, le problème ne se pose pas en termes de disponibilité d'assiettes foncières ou de manque de projets et encore moins d'absence de moyens ou de ressources. Il s'agit d'une question de gestion. Les logements, il y en a. Le dernier recensement datant de 2008 a encore fait ressortir un chiffre que l'on connaissait déjà. 1,5 million de logements inoccupés qui ne sont même pas versés dans le marché de la location. En termes de projets, le gouvernement ne cesse d'annoncer le lancement de chantiers pour la construction de nouvelles cités un peu partout à travers le pays, mais les délais d'achèvement sont tellement longs qu'une fois les projets réceptionnés, l'on s'aperçoit que le nombre de demandeurs a été multiplié, entre-temps, par 4 ou 5, voire plus. L'Etat prend sur lui la responsabilité de loger tous les Algériens. Est-ce possible ? il faut oser la question dans un contexte où le marché locatif est verrouillé par la maffia de l'immobilier qui a fait que le mètre carré à Alger coûte plus cher que dans n'importe quelle capitale européenne. Le logement, qui est un élément vital de l'épanouissement social, ne peut rester l'otage d'un cercle vicieux où l'Etat se retrouve face à une demande toujours plus forte que l'offre. C'est l'impasse ! Pour en sortir, il y a lieu d'abord de favoriser des politiques de développement en dehors des grandes métropoles et les projets existent. S'il ne faut pas s'étonner du fait que les citoyens cherchent à habiter dans des villes où ils ont trouvé du travail, il est, par conséquent, urgent de penser à redéployer les efforts de l'entreprise à travers tout le pays en créant bien sûr des conditions de vie idoines pour y attirer les populations. Dans un pays aussi vaste que l'Algérie, il faudrait tout de même y penser un jour. Lorsqu'on sait que la quasi-majorité de notre population vit sur la bande côtière ou proche-côtière, la question du logement ne peut se limiter au seul fait de bâtir.