Ils marchent à travers le pays, campent et occupent les places, se réunissent en sommet, manifestent, tiennent des assemblées… Un peu plus de deux mois après l'étincelle qui a mis le feu aux poudres, la Spanish Revolution est toujours en marche en Espagne. La Puerta del Sol, place emblématique de Madrid, a été bondée “d'indignés” qui ont traversé l'Espagne pour une nouvelle manifestation contre la crise économique, particulièrement le chômage record (21,29%), celui des jeunes en particulier (45,4%), les excès du libéralisme, la “corruption” des hommes politiques. Symboliquement, ils avaient repris possession pour un week-end de la grande place madrilène, déjà occupée pendant un mois, du 17 mai au 12 juin, par le campement de tentes. La dernière grande journée de mobilisation des “indignés”, le 19 juin, avait rassemblé plus de 200 000 personnes dans toutes les villes d'Espagne. Celle-ci trois plus. Né à la mi-mai autour d'un même ras-le-bol de la crise et de ses conséquences sociales, rassemblant jeunes, chômeurs, salariés ou retraités, le mouvement, relayé par les réseaux sociaux et soutenu par l'opinion publique, s'est rapidement enraciné dans toute l'Espagne. Les expulsions de propriétaires surendettés, l'une des retombées sociales les plus explicites de la crise, sont devenues une cible de prédilection des “indignés” qui ont pris l'habitude de se rassembler pour éviter que ces familles ne soient délogées par les huissiers. Affaire à suivre, d'autant que les “indignés” ont fait la promesse de ne pas baisser ni les bras ni la garde.