Ils étaient nombreux les Algérois qui se sont déplacés, avant-hier soir, au chapiteau du Hilton pour assister à la soirée inaugurale de Khaïmatkoum Djezzy. Le premier du jour du Ramadhan, avec son lot de fatigue et maux de tête, n'a pas dissuadé le grand nombre de personnes qui ont assisté à cette première soirée, qui était gratuite (sur invitation téléchargeable sur Facebook). Si le public était venu assister à la prestation du groupe-phénomène, Caméléon, dont on n'arrive toujours pas à expliquer le succès, la formation Ferda n'a pas du tout démérité. Bien au contraire, elle a entraîné le public dans son univers, le faisant même danser, voire vibrer et exulter sur ses rythmes entraînants qui titillent l'esprit, exaltent l'âme, et le corps répond automatiquement par la danse. En effet, après l'entrée en procession de la troupe Lebyed Sidi Cheikh du Gourara, la formation de Kenadsa, Ferda, qui pratique la musique en famille, a enchaîné avec un concert captivant tant par le charisme des musiciens sur scène, que par la voix du chanteur, les sons qui invitent à la danse et la communion, sur des danses qui oscillent entre le profond et le profane. Ferda a, entre autres, interprété Ya Krim El-Kourama, et l'incontournable Ben Bouziane qui a été revisité. Une nouvelle version plutôt modernisée et qui invite à la transe plutôt qu'à la contemplation et la méditation, comme il était le cas autrefois. Ferda a ensuite cédé la scène au groupe Caméléon. Hcène et Hocine Agrane, en compagnie de leurs musiciens, ont revisité leur premier éponyme, face à un public conquis et fasciné par cette formation qui connaît un très grand succès auprès des jeunes (et même des moins jeunes). Hcène a chanté, maladroitement parfois, parce que même s'il déchire et passe en boucle sur toutes les radios, le groupe Caméléon manque de charisme et de présence sur scène. On dirait qu'il manque d'audace, qu'il a peur du succès qu'il a acquis et ne profite pas suffisamment de l'amour du public. De plus, il y a toujours le son qui déconne lorsqu'ils montent sur scène. En tout cas, Hcène et ses acolytes, ont interprété plusieurs titres de leur répertoire, notamment, El Bir Sghir, Telaâbha ou encore Bakhta (reprise d'Abdelkader El-Khaldi, reprise une première fois par cheb Khaled, et qui figure sur l'album). Côté loisirs, les activités n'avaient pas encore été inaugurées lors de la première soirée, mais ceci ne tardera pas à se faire dans les prochains jours. Et en attendant, il y avait pour ce premier soir, de la bonne musique (malgré la prestation moyenne de Caméléon), et un magnifique jardin aménagé à l'extérieur de la kheïma (qui était ouverte de tous les côtés). Khaïmatkoum Djezzy a donc réussi le pari de passer le cap de la première soirée, en drainant un nombre important de personnes, et en proposant une programmation musicale de qualité. Et le meilleur reste à venir !