En ce début du mois de Ramadhan, la ville de Tamanrasset a connu une hausse exceptionnelle du prix des fruits et légumes, contraignant ainsi les Tamanrassetis à se morfondre sous la chaleur du soleil et celle du marché. Les prix de certains produits, à l'exemple de la laitue, la tomate et la courgette, cédés respectivement à 160, 100 et 120 DA/kg, sont quasiment inabordables notamment pour les consommateurs à maigre bourse et les démunis qui ne savent plus à quel saint se vouer. Même constat pour les prix de la carotte et de l'oignon qui ont dépassé largement le seuil des cours pratiqués au nord du pays et dont l'augmentation a atteint les 80 et 60 DA/kg. Toutefois, c'est la pomme de terre qui, étant le produit le plus prisé, devient désormais inaccessible puisque cédée entre 60 et 70DA/kg. Les consommateurs devront serrer la ceinture pour ce qui est des dattes, poivrons et haricots verts qui semblent atteindre des altitudes de 250, 140 et 160DA/kg. Le constat fait au marché de détail des fruits et légumes, situé au centre ville, fait également montre de l'augmentation de certains produits de faible consommation. “Rien n'est épargné par cette hausse. La mercuriale s'affole davantage et d'aucuns ont dû se passer de quelques produits afin de réduire leurs emplettes alimentaires et éviter d'épuiser toutes leurs économies avant l'arrivée du mois sacré du Ramadhan”, lance désespérément un habitant, rencontré devant l'entrée du marché de la ville, flanqué de sa marmaille. De l'avis des marchands, ce renchérissement est dû à la hausse des prix proposés par les grossistes qui, de leur côté, arguent de la distribution et de l'approvisionnement irréguliers du marché de gros en raison principalement de la situation géographique de la région. “On fait 2 000 km de route et parfois on reste plus d'une semaine à déambuler dans les marchés de gros du nord pour approvisionner nos magasins essentiellement en produits de large consommation. Raisons pour lesquelles on ajoute une marge bénéficiaire importante pour compenser les charges et les frais des déplacement”, explique-t-on. À la question sur le barème de calcul des prix et le pourcentage des marges appliqué, notre vis-à-vis nous répond, d'un sourie ironique que “chaque marchand a sa politique de vente. La loi de l'offre et la demande à Tamanrasset n'est plus en vigueur”. Cet état de fait a exacerbé la manœuvre spéculative et annonce, malheureusement, une large indépendance eu égard à l'omerta affichée par les services de contrôle et de régulation. Céans, la vie est chère. Et même trop.