La loi de l'offre et de la demande ne semble plus être en vigueur dans la capitale de l'Ahaggar, où la manœuvre spéculative s'exacerbe. La ville de Tamanrasset connaît, ces derniers jours, une hausse des prix des fruits et légumes exceptionnelle. En effet, la laitue, la tomate et le navet, cédés respectivement à 120, 90 et 60 DA le kilo, sont quasiment inabordables, notamment pour les consommateurs à maigre bourse et les démunis qui ne savent plus où donner de la tête. Pareille constatation pour la carotte (55 DA) et l'oignon (65 DA) qui ont dépassé largement le seuil des cours pratiqués au nord du pays. Toutefois, c'est la pomme de terre qui, étant le produit le plus prisé, devient désormais inaccessible, puisque cédée entre 80 et 90 DA/kg. Quant aux dattes, mandarines et oranges, elles semblent planer à 220, 100 et 160 DA/kg. Le constat fait au marché de détail des fruits et légumes, situé à quelques kilomètres de la ville, fait également montre de l'augmentation de certains produits à faible consommation. “Rien n'est épargné par cette hausse. La mercuriale s'affole davantage et beaucoup de consommateurs se passent de quelques produits afin de réduire leurs emplettes alimentaires et éviter de grever leur budget”, lance désespérément un habitant. De l'avis des commerçants, ce renchérissement est dû à la hausse des prix proposés par les grossistes qui, de leur côté, arguent l'irrégularité dans la distribution et de l'approvisionnement du marché de gros en raison principalement de l'état des routes impraticables et non carrossables ainsi que de la situation géographique de la région, l'engouffrant ainsi dans l'ostracisme. “Parfois, on fait jusqu'à 2 000 km et pendant plus d'une semaine dans les marchés de gros de la capitale pour approvisionner nos magasins essentiellement en produits de large consommation. Raison pour laquelle on ajoute une marge bénéficiaire importante pour compenser les charges et les frais de déplacement”, explique-t-on. À une question sur le barème de calcul des prix et le pourcentage des marges appliquées, notre vis-à-vis nous dit gentiment qu'à chaque marchand sa politique de ventes, précisant au passage que “la loi de l'offre et de la demande à Tamanrasset n'est plus en vigueur”. Cet état de fait a rendu la manœuvre spéculative plus exacerbée et annonce, malheureusement, une large dépendance en voyant l'omerta dictée par les services de contrôle et de régulation. La vie est chère. Et même trop ! Arezki K.