La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, signe et persiste : l'ouverture d'un débat national autour de la révision de la Constitution constitue “une priorité” et doit précéder l'amendement des autres lois. Comme elle a eu à l'exprimer le 6 août dernier, lors des travaux de la session ordinaire du bureau politique de son parti, Mme Hanoune a fait savoir, cette fois encore, à l'ouverture de l'université d'été du PT, qui se tient à Alger jusqu'à demain, que la révision de la loi fondamentale, engageant l'avenir du pays, doit être une question de priorité. Dans ce cadre, elle a considéré nécessaire d'“associer le peuple” à ce débat. La responsable du PT a, cependant, observé qu'“il n'existe pas de volonté pour le changement démocratique” en Algérie, non sans rappeler les positions de sa formation soutenant la mise en place de réformes politiques, prélude à une “réforme radicale” visant le changement de la nature du système politique algérien. Au début du mois d'août, le gouvernement a décidé de poursuivre le processus de “réformes politiques”, à travers les modifications d'un certain nombre de lois. Seule la révision de la Constitution n'est pas concernée par ce processus. Le PT, qui semble impatient de voir les réformes politiques se concrétiser sur le terrain, s'est montré critique, quant à la manière de poursuivre le processus de réformes. Jeudi, Louisa Hanoune, abordant la révision du dispositif législatif national, notamment dans son volet institutionnel, a informé que son parti n'a pas reçu de copies des avant-projets de lois relatives aux partis politiques, aux associations et à l'information, qu'il en a donc pris connaissance par le biais de la presse. Par ailleurs, elle a estimé que les avant-projets de lois en question sont en “contradiction” avec les aspirations du peuple algérien, ce qui risquerait d'exposer l'Algérie à “l'ingérence étrangère”. Pour Mme Hanoune, la démocratie constitue un facteur d'“immunité” pour la souveraineté nationale, au regard de la situation régionale. Aussi, a-t-elle appelé à “tirer les enseignements qui s'imposent” des évènements ayant ébranlé des pays arabes, à l'exemple de la Tunisie, de l'Egypte et de la Libye. Concernant la situation en Libye, la secrétaire générale du PT a salué la position algérienne, qui prône le dialogue entre les parties, la qualifiant de “responsable”. Mais, elle a mis en garde contre les conséquences de la crise libyenne et de l'intervention militaire de l'Otan. Dans son discours d'ouverture, Louisa Hanoune a déclaré que son parti appuie les aspirations démocratiques des peuples, mais rejette les ingérences étrangères dans leurs affaires internes. Par ailleurs, elle a abordé la situation socioéconomique et considéré que la flambée des prix des produits de première nécessité signifie ni plus ni moins “l'échec” du gouvernement à réguler le marché et à combattre la spéculation. Aujourd'hui, l'université d'été du PT se penchera sur la question des réformes politiques en Algérie. Mme Hanoune devra s'exprimer sur ce “thème central”, en présence des médias.