La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, a appelé hier à Alger à ce que la prochaine réunion de la tripartite (gouvernement-syndicat-patronat), prévue en septembre prochain, soit l'occasion d'engager «une véritable réforme sociale». Lors d'une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture des travaux de la session ordinaire du bureau politique du PT, et reprise par l'APS, Mme Hanoune a indiqué que la tripartite doit «être l'occasion d'engager une véritable réforme sociale», ce qui nécessite, selon elle, «la présence d'une volonté chez le gouvernement». Cette réforme est à même de «garantir le rétablissement de la grille évolutive des salaires et des primes», ainsi qu'«une grille des valeurs» qui aboutit à «l'octroi de salaires sur la base des diplômes obtenus», a-t-elle précisé. Elle a appelé la tripartite à prendre des «mesures dissuasives à l'encontre des sociétés privées et des multinationales», en raison «du non-respect des droits sociaux et syndicaux et des lois de la République, en vue de garantir l'application des lois dans les secteurs public et privé». Au plan économique, Mme Hanoune a réitéré son appel à «la relance de la production nationale par le rétablissement des barrières douanières sur les marchandises importées», à travers «une révision effective» de l'accord d'association avec l'UE. La SG du PT a également évoqué «la pénurie des médicaments» sur le marché et les différentes réactions enregistrées à ce sujet, appelant à la constitution «d'une commission d'enquête» à cet effet. Qualifiant cette affaire de «scandale», elle a souligné qu'il s'agit d'un secteur «stratégique» qui concerne la santé du citoyen, imputant «l'anarchie» qui caractérise ce marché aux tentatives visant à «entraver la production nationale et à encourager l'importation». Concernant la carte Chifa, elle a estimé que «les conditions ne sont pas réunies» pour sa mise en service en ce début de Ramadhan, s'interrogeant sur «le devenir des 14 millions de personnes non assurées». Elle a affirmé que les nouvelles mesures prises à cet effet constituent «un recul par rapport à un acquis essentiel qui est la gratuité des soins et le droit du citoyen à la santé». Louisa Hanoune a saisi l'occasion pour évoquer l'opération de solidarité du mois de Ramadhan, faisant observer «l'inefficience» de la politique sociale suivie dans un pays comme l'Algérie «aux revenus pétroliers importants». Au plan politique, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a affirmé que la révision de la Constitution doit être «une question de priorité», car il s'agit de l'avenir du pays, réitérant l'appel de son parti à l'élection d'une «Assemblée constituante» chargée de l'élaboration de la nouvelle Constitution, en réponse aux aspirations de la majorité du peuple algérien. Au plan organique, Louisa Hanoune a annoncé que l'université d'été du PT se tiendra les 25, 26 et 27 août.