Les retraités, ces recalés de la société du travail, vivent les moments les plus difficiles de leur existence ou de ce qui leur reste à tirer. Il essaient de faire entendre leur faible voix. La cherté de la vie, attisée par une inflation sans cesse en hausse, les relègue au bas de l'échelle sociale. À l'hiver d'une vie riche en activité, usés par le temps et décrépis par les maladies du 3e ou du 4e âge, ils quémandent aujourd'hui un peu de dignité pour survivre décemment au regard des sacrifices déployés des décennies durant. Quels sentiments éprouve-t-on le 22 de chaque mois lorsque, agglutinés aux guichets des postes, ces fiers vieillards attendent longuement et fébrilement leur tour pour retirer des misères, juste bonnes à boucler la première semaine et rembourser des emprunts ? Non, l'Etat se doit, par reconnaissance, de songer à augmenter sérieusement les pensions au même titre que tous les secteurs d'activités dont les salaires ont été récemment et légitimement réévalués jusqu'à100%. Faut-il rappeler que les calculs des pensions se font sur la base des 60 derniers mois de travail, ce qui réduit considérablement le net à percevoir lors des départs ? Faut-il aussi rappeler que les derniers mohicans, en retraite depuis 20 ans voire plus, perçoivent des pensions bien en déça du SNMG, et que vu leur âge leur nombre de mensualités restant s'effiloche comme une… vieille peau de chagrin. Les retraités sont rémunérés sur la base du taux de cotisation des travailleurs actuellement actifs. Du moment que les salaires ont connu de sérieuses augmentations, il se déduit que les caisses de la CNR ont été renflouées sensiblement, ce qui laisse espérer un regard plus généreux et plus juste envers cette vieille catégorie de notre population. Ils y croient ferme. Il espèrent. Ils attendent… Kamel Adjou de Bab Ezzouar