Le président du Conseil national économique et social a présenté, hier, les grandes lignes de la feuille de route relative à l'organisation de “la concertation nationale autour du développement local et les attentes de la population”. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée à la résidence Djenane El-Mithaq, Mohamed-Seghir Babès a rappelé que la mission dévolue au Cnes a été décidée par le chef de l'Etat, le 2 mai dernier, puis renforcée le 28 août dernier. Dans ce cadre, il a annoncé que les “assises locales” débuteront demain, dans la wilaya de Tindouf, puis se poursuivront dans les 5 autres wilayas de l'extrême-sud : Tamanrasset, Illizi, Béchar, Adrar et El-Oued. L'étape suivante des “auscultations-évaluations” concernera les wilayas du sud, celles des Hauts-plateaux, celles du Tell et enfin les régions du nord. Selon l'intervenant, le Cnes consacrera 3 jours à la capitale, à la fin novembre-début décembre 2011, en raison de “la complexité” de ses problèmes. M. Babès a également indiqué que ces rencontres locales seront l'occasion d'approcher et d'écouter les représentants de la société civile et les élus locaux. Il a, en outre, informé qu'après les “assises régionales” qui devront se dérouler entre les 20 et 28 décembre prochain, le Cnes organisera des “assises nationales”. Ainsi, les représentants du Conseil national économique et social effectueront “25 sorties sur le terrain”, visant à créer “une véritable dynamique de communication”, “installer un espace d'écoute” et “libérer la parole”. “Les propositions et recommandations, issues de cette écoute, seront transmises au président de la République et incorporées dans le programme national des réformes”, a-t-il souligné. Par ailleurs, Mohamed-Seghir Babès a révélé que son institution a initié une “enquête anonyme”, destinée à compléter les informations qui seront recueillies lors des différentes assises. Au cours du débat, le président du Cnes a laissé entendre qu'aucun travail de sensibilisation n'a été fait pour inciter les Algériens à adhérer à l'initiative du Cnes. D'après lui, l'approche des citoyens non structurés dans des associations ou d'autres cadres, plus particulièrement celle de la jeunesse, se fera grâce à l'aide des walis qui “vont aller chercher ces franges” de la population. Interpellé sur la réalité des associations et des citoyens algériens, qui souffrent du manque d'espaces d'expression, de l'absence de médiation et de cadres de recours, et des problèmes d'application des lois, M. Babès a fait savoir qu'il n'est pas “comptable” de cet état des lieux, que pour l'espace qui vient de lui être réservé par le président de la République, il a carte blanche pour “l'ouvrir complètement”. Il a ajouté que cela aura “peut-être des effets de retour” sur les autres espaces et responsables. “Le Cnes sera cette institution qui suivra pas à pas l'application des recommandations issues des assises”, a expliqué le président du Conseil national économique et social. Ce dernier a, en outre, insisté sur le fait que cette concertation “de la base vers le sommet” et les recommandations qui y seront avancées édifieront sur les domaines qui “vont être des espaces de prédilection où va s'installer le Cnes”.