“La lutte contre le terrorisme dans le Sahel nécessite une mobilisation de la communauté internationale, notamment pour le financement de programmes de développement dans les pays de cette région d'Afrique.” Cette déclaration est du directeur des opérations à la Banque mondiale (BM), Osman Diagana. Interrogé à propos du lien entre le terrorisme, le crime organisé et la pauvreté dans la région du Sahel, il a expliqué qu'“en tant que directeur des opérations à la Banque mondiale pour le Mali, le Niger, le Tchad et la Guinée, je pense que le désœuvrement et le manque d'opportunités des populations constituent une source de vulnérabilité qui les expose à des activités diverses de terrorisme ou de trafic illicite”. Osmane Diagana estime que “dans l'espace sahelien, caractérisé par l'immensité des territoires, la jeunesse de la population et la forte croissance démographique, la population est de plus en plus jeune est extrêmement vulnérable”. Pour faire face à cette situation, ce responsable estime que des actions politiques et sécuritaires sont importantes mais celles relatives au développement et à la croissance le sont davantage. Et de préciser que “ces activités de développement doivent avoir comme soubassement un système éducatif et de formation approprié qui donnerait la possibilité aux jeunes de trouver du travail à leur sortie de l'école et participer ainsi à la construction de leur pays”.Il est également nécessaire, selon lui, de mettre en place des infrastructures socioéconomiques qui permettent des échanges opérés de manière beaucoup plus efficace et des programmes de développement menés avec les concours des pays de la région”. Questionné, en outre, sur les projets structurants devant être réalisés dans ces pays, Diagana fera observer qu'il est question de “pays pauvres mais qui ont des potentiels économiques importants. Eu égard à l'importance des surfaces irrigables et des ressources hydriques dont disposent ces pays, il est très possible et même recommandé de développer un type d'agriculture approprié au climat et aux spécificité des pays de la région”. À ses yeux, “la réalisation des routes, un autre secteur à développer, permettrait le désenclavement de ces régions ainsi que la création de beaucoup d'emplois”. Selon la même source, “il est important aussi de renforcer les échanges commerciaux entre les pays de la région du Sahel et permettre ainsi la commercialisation des produits notamment agricoles”. Sollicité, en outre, à propos des ressources financières nécessaires au développement dans ces pays, Diagana indiquera qu'“il est important d'aller au-delà du discours et passer à l'action. Ce sont des projets qui ont des coûts importants”. Il est nécessaire, dit-il, de prévoir des programmes d'investissement crédibles qui soient bien préparés. “Il faut que les pays concernés œuvrent à améliorer leur système de gouvernance, car personne ne viendra mettre en œuvre leurs programmes de développement. Ils doivent le faire eux-mêmes”.