Les essais à blanc du métro d'Alger, qui ont débuté jeudi, ont été un vrai succès. Après plus de 30 ans d'attente, le projet devenu un mythe au fil des années voit enfin le bout du… tunnel. Pour cette première, près de 200 “chanceux” invités ont eu le privilège de découvrir en avant-première nationale les rames du métro. Le ministre des Transports, Amar Tou, était accompagné pour l'occasion par le ministre des TIC, Moussa Benhamadi, le ministre du Commerce, Benbada, et le ministre de l'Investissement et des PME, Benmeradi. Il est 10h30, une rame du métro d'Alger comprenant six voitures, entièrement climatisées, a parcouru l'itinéraire reliant la station Les Fusillés à celle de haï El-Badr (Kouba) avant de prendre le chemin de la station Grande-Poste en marquant un arrêt à la station Mer-et-Soleil en 30 minutes. La joie était visible sur les tous les visages des présents. Des membres du gouvernement ont même demandé d'être pris en photo pour immortaliser l'instant. À l'intérieur du métro, les regards se dirigeaient dans tous les sens. On lit l'itinéraire pour être enfin convaincu que c'est enfin possible. Les sièges sont inspectés. On voit à travers les fenêtres pour mesurer la vitesse avec laquelle se déplace le métro. Et pour cause, un des cadres du ministère des TIC a fait remarquer qu'“on n'y croyait plus. Le projet du métro était devenu sujet de moquerie entre les citoyens. Quant une personne ne croit pas en la matérialisation d'un projet, elle le compare au métro”. Durant cette phase de fonctionnement non commercial, dite marche à blanc, la ligne 1 du métro d'Alger va transporter un nombre limité de passagers qui sera augmenté progressivement en prévision de sa mise en service. Après l'achèvement des phases des essais mécaniques, dynamiques et ceux des différents systèmes, la société RATP-El Djazaïr, chargée de l'exploitation du métro d'Alger, procèdera, ainsi pendant quelques semaines, à son exploitation non commerciale, une phase d'essai nécessaire en prévision de sa mise en service effective. Pour le directeur général de la RATP-El Djazaïr, M. Pascal Garret, la marche à blanc est “une étape fondamentale” pour la réussite du projet. “Le fonctionnement non commercial permettra de s'assurer de la disponibilité et de la fiabilité des équipements de transport, et permettra de compléter la formation théorique et pratique de notre personnel”, a-t-il indiqué. Cette période, a-t-il poursuivi, est une répétition générale des activités qui seront réalisées quotidiennement par les équipes de l'opérateur telles que la conduite des trains, la gestion de la circulation, l'accueil des voyageurs et la vente de titres de transport. De son côté, le ministre des Transports, Amar Tou, a précisé que “la phase du fonctionnement non commercial constitue la dernière avant la mise en service du projet afin de permettre au futur opérateur du réseau de transport de commencer à prendre la main sur le système et les équipements”. Le ministre a assuré que la mise en service commerciale de la première ligne du métro d'Alger est prévue pour “fin octobre 2011, au plus tard début novembre”, et ce, conformément au planning de mise en service du métro. Pour ce qui est du prix du ticket, le ministre a assuré qu'il “ne dépassera pas les 50 DA”, tout en refusant de donner “le chiffre exact”. Il a souligné que “l'Etat et le Fonds de soutien aux transports collectifs interviendront pour soutenir les tarifs du ticket de métro”. Le premier responsable du secteur annonce qu'“une unification des tickets de métro et du tramway dans un souci de simplification de la billetterie pourrait, par ailleurs, intervenir d'ici à la fin de l'année”. Le fonctionnement du métro d'Alger est prévu 7/7 jours de 5h du matin à 23h et transportera une moyenne de 55 à 60 millions de voyageurs par an. D'une longueur de 9,5 km, le métro d'Alger devra desservir, sur dix stations, les communes de Bachdjarah, El-Magharia, Hussein-Dey, Sidi-M'hamed et Alger-Centre.