Profondément chagriné par la mort de sa fille de 13 ans, Zitouni Hamou semble ne pas être près d'oublier ce qu'on lui a fait subir à la morgue de hôpital d'Amechouen avant de récupérer la dépouille mortelle de son enfant pour l'inhumer. Les yeux embués de larmes, il raconte : “Je suis parti avec mes cinq enfants en compagnie de mon voisin et sa progéniture à l'étang de Tinghakli, à quelques toises de la ville de Tamanrasset. Nos enfants se sont permis quelques plongeons. À 14h j'ai entendu des cris de ma fille qui s'est noyée alors que nous ne savions pas nager. Alertés, les éléments de la Protection civile et de la Gendarmerie sont arrivés trois heures plus tard et les sapeurs-pompiers n'avaient pas les moyens adéquats pour la repêcher. Transportée à l'hôpital d'Amechouen, à notre grand étonnement, le médecin légiste a signalé dans son rapport adressé au procureur de la République qu'il s'agit d'une mort suspecte. D'où la nécessité de faire une autopsie sur le cadavre pour établir les véritables causes du décès.” Ce père déjà attristé par ce drame, n'a pas accepté cette décision et semble déterminé à dénoncer la négligence de la Protection civile et la maltraitance du médecin légiste alors que les causes de la mort de la fille sont entièrement élucidées dans les rapports de la Gendarmerie et de la Protection civile. Nous nous sommes rapprochés du responsable de l'hôpital, Bika Abdelkader qui a précisé que: “dans les cas de morts brutales ou suspectes et sur ordonnance de la justice, le médecin légiste est appelé à faire l'autopsie afin de déterminer l'état de santé du sujet avant son décès et aussi les causes réelles de sa mort. Et il n'a pas à se fier aux rapports de la Gendarmerie et de la Protection civile”. Cette dernière a une autre version des faits. Selon le registre des interventions, l'alerte a été donnée à 15h20 au niveau du centre de coordination des opérations. Une équipe composée de huit éléments a été dépêchée sur les lieux vers 16h et tous les moyens nécessaires ont été déployés, dont un véhicule de commandement et une ambulance équipée. Selon le dirigeant de l'opération, Kourim Abderrahmane, “le corps sans vie de la fille fut repêché vers 17h30 par notre élément”. Quant au manque de plongeurs, le directeur de la Protection civile a affirmé pour sa part que “c'est un problème qui se pose dans toute la wilaya où les moyens et centres de formation spécialisée sont inexistants. N'empêche que chaque unité dispose d'un nageur qualifié destiné à ce type d'interventions”.