“Heureusement la vie continue, l'important est d'aller vers le vrai printemps aux senteurs de lilas, tulipes et camélias… dans le silence encore imaginaire qui accompagne l'héroïne de ce recueil, à la fois libre et sacrée...”, écrit Yvan Tetelbom, poète et président du Festival international de la poésie à Paris et également initiateur du Festival des arts et de la poésie des arts d'Azeffoun, à propos du recueil de la poétesse tunisienne, Mounia Boulila, intitulé Souffles inédits. La venue à Azeffoun n'est pas un hasard pour cette femme, amoureuse de l'Algérie, à laquelle elle a d'ailleurs dédié un poème dans son recueil intitulé Algérie ma belle. Elle écrit : “Avec ma jumelle, j'ai quatre mains et deux cœurs. J'écris le même poème pour les deux sœurs. Je suis moi et elle, je suis la fille de ma mère et de sa jumelle”. Présente en Algérie depuis le lancement du festival mercredi dernier, Mounia nous déclare : “Je suis heureuse d'être ici en Algérie, un pays qui donne l'envie d'écrire ; un pays très riche et beau”. Elle reviendra sur le “Printemps arabe” dans son pays, mais abordera ce volet sous le prisme de la poésie, et ce, en nous indiquant : “Les pays peuvent changer mais pas les poètes. Par contre, la poésie change ; elle porte les émotions de notre peuple, de notre entourage et de notre ville”. Pour cette poétesse, la Révolution tunisienne est basée sur deux vers d'Abou El-Kacem Ech-Chabbi (surnommé “le poète de la jeunesse”, notamment à cause de sa disparition à la fleur de l'âge), à savoir Si un jour, le peuple veut vivre / Il vaincra le destin. Car pour l'auteur des Souffles interdits, “lorsqu'on est poète, on vit déjà le changement, car chaque jour est une nouvelle rencontre avec son destin. On n'est pas trop dans la ligne des politiques”. Elle a également ajouté : “Ce qui va se passer en Tunisie comme changement social, politique et autres, reste du ressort des responsables politiques. Toutefois, la poésie est toujours là. Elle porte les sentiments du peuple. On a vécu des moments émouvants et on a été emporté par le désir de liberté”. Sur scène, Mounia Boulila, écharpe blanche et drapeau tunisien, n'a pas manqué un instant pour donner libre cours à ses poèmes au nom de la Tunisie et de son amour viscéral pour cette terre.