Résumé : Hakima découvre un soir que Nawel est amoureuse, et apprend de cette dernière que l'élu de son cœur était médecin. Elle aurait pu en être heureuse, mais quelque chose en elle refusait de l'admettre . Une amère réalité s'affiche devant ses yeux : Houria. Elle n'aimerait pas que Nawel soit déçue ou traînée dans la boue. 34eme partie Nawel la tire de ses méditations, et la jeune fille, tente de prendre un air détaché avant de répondre : - Je te souhaite bien du plaisir ma chérie, mais tout de même, ne sois pas trop empressée, tu es encore au début de ton cycle universitaire, et le chemin est encore long devant toi. L'amour, tu pourras le rencontrer à n'importe quel moment, et le jour où tu seras libre d'aimer, j'aimerais que tu reçoives quelque chose en échange, quelque chose de sincère et de profond . Le sentiment est un océan de sensations. Seuls les plus avisés en connaissent la profondeur. - Ta, ta, ta…Tu parles comme une maman envers une jeune première. - Nous sommes toutes des jeunes premières Nawel. Quel que soit notre âge, nous avons toutes besoin d'être conseillées. - Je peux donc m'estimer heureuse d'être avec une fille aussi sage, et prévisible que toi ( Elle rit). Voyons maman, tu as mon âge, et toi non plus, tu ne connais rien encore de la vie. - Je ne dis pas le contraire, mais je n'aimerais pas que tu souffres. Nawel s'étire : - J'ai l'estomac qui gargouille. Il se fait tard. Allons-nous mettre quelque chose sous la dent. Hakima la suit, mais n'avait pas le cœur à manger ou à faire quoi que ce soit ce soir-là. Dès leur retour dans leur chambre, elle se met au lit, et repense encore une fois à Houria. Où était –elle à ce moment précis ? Etait –elle dans une prison lointaine ou toute proche ? À quoi occupait-elle son temps ? Va-t-elle la revoir un jour ? Elle se posait des questions, auxquelles elle n'avait aucune réponse. Nawel avait allumé sa lampe de chevet, et lisait. Hakima l'entendit fredonner un air connu. Oui, son amie était amoureuse, ou semblait l'être, on ne pouvait se tromper sur son compte. Dès le lendemain, et juste à la sortie d'une conférence, Hakima se rendit à l'hôpital. Athmane fut heureux de la revoir, et lui proposa une tasse de café au foyer. Elle accepte de bon cœur, et demande des nouvelles de Nesma. Le jeune médecin sourit : - Elle va bien, nous préparons notre mariage pour la fin de l'année. - Oh c'est formidable. Athmane hoche la tête : - J'avoue que j'ai eu beaucoup de chance de rencontrer mon alter ego…(Il rit). En dehors de toi, c'est la seule femme qui m'a impressionné. Hakima fait un geste menaçant : - Je ne pourrais t'impressionner autant que Nesma. Et même dans ce cas précis, ne t‘emballe pas trop, car tu ne pourras jamais découvrir les véritables intentions d'une rivale. Elle toussote, et prit un air menaçant : - Prends garde, car une femme jalouse devient comme une tigresse qui recherche ses petits. - Oh laisse tomber, j'ai compris. Ils rirent, et Hakima reprend son sérieux pour lancer : - En fait Athmane, je voulais juste te demander une information. - Vas-y, je t'écoute. - Heu, c'est au sujet de Nawel. - Oui, que puis-je faire pour elle ? Hakima se passe la langue sur les lèvres : - Nawel est orpheline de mère. Comme tu le sais, ce manque affectif a laissé de profondes traces en elle et, et il se trouve qu'elle vient de faire la connaissance d'un médecin. - Je ne vois aucun mal. - Moi non plus mais quelque chose en moi refuse de l'admettre. Il y a cette intuition féminine qui me pousse à croire que cet homme veut juste se payer du bon temps. - Peut-être aussi que tu te trompes. - Je n'en disconviens pas, mais Nawel vient juste de faire sa connaissance, et elle est déjà sur un nuage rose. Tu comprends, Athmane, je ne veux pas avoir affaire à une deuxième “Houria”. Je suis déjà assez ébranlée par ce qui arrive à cette pauvre fille. Athmane la regarde dans les yeux : - Et que pourrais-je faire ? - Te renseigner sur cet homme, il a dit à Nawel qu'il exerçait dans cet hôpital…Il s'appelle Omar, Dr Omar. Athmane l'interrompt brutalement en tapant sur la table : - Ne me dis pas que ce fou recommence encore ses coups. - Hein ? Athmane se passe nerveusement une main sur le front : - Cette fois-ci, c'est moi qui irait lui passer la camisole de force, s'il s'entête encore à s'approcher de ton amie. Hakima lève une main : - Attends un peu, je ne te suis pas. Explique-moi… - Il n'y a rien à expliquer, à part que cet homme raconte depuis des années la même chose à toutes les filles qu'il rencontre. Combien de victimes a-t-il laissées sur son chemin ? Dieu seul le sait. Même sa femme et ses enfants n'ont pas été épargnés. - Sa femme et ses enfants ? Que racontes-tu là? Athmane pousse un soupir : - Dis à Nawel de s'éloigner de ce malade. Ce Omar est un simple infirmier au service psychiatrique. Pour épater ses conquêtes, il se fait passer pour un médecin. Cet homme est dangereux. C'est un “sans cœur et sans foi” qui profite de la naïveté et de l'innocence des jeunes filles à peine sorties de l'adolescence. Il a déjà eu mèche avec des affaires de mœurs, mais des gens haut placés, l'ont aidé à s'en sortir. Jusqu'à ce jour, personne n'a rien pu faire pour arrêter ce diable. Et bien sûr ça continue… (À suivre) Y. H.