Le choix de la cible, l'aéroport Ferhat-Abbas, et du timing est loin d'être fortuit, d'autant que les terroristes ont utilisé des lance-roquettes de type RPG7, contre l'une des infrastructures les plus importantes de la région. L'attentat terroriste perpétré, dans la nuit de samedi à dimanche, contre l'aéroport dans la commune de Taher, à environ une vingtaine de kilomètres à l'est de Jijel, n'a, fort heureusement, fait aucune victime. Cependant, cet acte est qualifié par des sources sécuritaires de “grave précédent”, car il ne laisse aucun doute quant à la provenance des armes lourdes utilisées. En effet, nos sources n'excluent, désormais, plus l'hypothèse de l'entrée sur le territoire algérien, d'armes en provenance de Libye, notamment aussi, après le démantèlement, il y a quelques jours, d'un vaste réseau de trafic d'armes dans la wilaya de Khenchela. Sinon, comment expliquer la facilité avec laquelle les terroristes ont réussi, presque, à s'introduire dans l'aéroport du côté ouest, s'ils n'étaient pas confortés dans l'idée qu'ils pouvaient faire un carnage. Par ailleurs, l'hypothèse d'une complicité locale n'est plus à démontrer dans ce genre d'attentat, quand on sait que les terroristes réussissent à fuir à chaque fois. Le choix de la cible, l'aéroport Ferhat- Abbas, et du timing est loin d'être fortuit, d'autant que les terroristes ont utilisé des lance-roquettes de type RPG7, contre l'une des infrastructures les plus importantes de la région, qui plus est marquée par une forte concentration des services de sécurité, en raison de la présence d'une base militaire sur les lieux. Hier, une réunion de travail a regroupé le wali de Jijel avec les cadres du secteur militaire de la région. Ces derniers ont convenu du renforcement du dispositif sécuritaire autour de l'infrastructure aéroportuaire. Mais aujourd'hui, à la lumière de ce qui s'est passé, des interrogations sur le manque de réactivité des services de sécurité se multiplient, surtout quand on constate un regain d'attentats terroristes dans le pays, au Centre notamment mais aussi à l'Est. L'on se rappelle encore l'attentat meurtrier contre l'Ecole interarmes de Cherchell qui avait fait 18 morts. L'attentat de Jijel, bien qu'il n'ait fait aucune victime, démontre aussi que la nébuleuse n'a pas perdu de sa puissance destructrice. Bien au contraire, elle se retrouve galvanisée. Aujourd'hui, il est clairement établi que le nombre de terroristes a augmenté à la faveur de la situation sécuritaire chaotique en Libye. Leur armement aussi. Nos sources révèlent que le Sahel compte près de 300 éléments affiliés à Al-Qaïda au pays du Maghreb. Alors qu'à l'est du pays, ils sont approximativement 180 activistes entre les deux wilayas de Batna et de Tébessa et 500 environ entre Jijel, Skikda et Béjaïa. Ces derniers sont dirigés par un certain Abou Mohamed. Celui-ci a été désigné par l'“émir” national du GSPC, Abdelmalek Droukdel, à la place d'Ammar Lemloum, alias Abou Zakaria, qui s'est rendu, il y a une année, aux services de sécurité, avec trois de ses lieutenants. Le groupe activant dans la région est du pays est, pour rappel, scindé en trois seriate autonomes, à savoir katibat El- Mourabitine, katibat Ibad Errahmane et, la plus importante, katibat Tawhid.