Les assaillants, apparemment bien informés du mouvement des éléments de cette société de gardiennage, ont usé de lance-roquettes. Le terrorisme a frappé, encore, cette fois à l'est du pays. 9 agents de sécurité travaillant pour le compte de la société étatique de gardiennage et surveillance, dénommée Spass, ont été assassinés et 4 autres ont été grièvement blessés. L'attentat a eu lieu dimanche dernier vers 19 heures, à Tizraïne, Ziama Mansouriah. Les victimes assuraient la sécurité des biens de Sonelgaz, avec laquelle leur société, Spass, est conventionnée. Spass est également chargée de la sécurité de certaines sociétés étrangères implantées dans la région. Les assaillants, apparemment bien informés du mouvement des éléments de cette société de gardiennage, ont usé de lance-roquettes. Selon nos sources, le groupe composé de 10 à 15 éléments a d'abord attaqué un poste avancé de la société de gardiennage, situé à 150 mètres de la base de vie (une ancienne maison abandonnée), sise non loin de la RN43, en utilisant des lance-roquettes du type RPG. Les quatre agents occupant le poste avancé ont réussi à prendre la fuite pour rejoindre leurs collègues, pour être ensuite poursuivis par les terroristes. Un accrochage violent s'en est suivi, dans lequel 9 agents seront assassinés et 4 autres blessés. Trois d'entre eux ont été transférés à l'hôpital Mohamed Seddik Benyahia et le quatrième, dans un l'état jugé grave, a été évacué vers l'hôpital militaire de Constantine. Malgré les mesures sécuritaires draconiennes, les terroristes ont frappé à l'ouest de la wilaya. Leur plan était bien ficelé, puisque cette lâche attaque a permis aux assaillants d'emporter 1 PA et 87 fusils de chasse, en plus de denrées alimentaires. Le groupe terroriste auteur de cet attentat appartient à katibet El Mourabitine, dirigée par un certain Boutaoui alias Abou El Hacène. Le groupe est très mobile entre Jijel et Skikda, mais tente également de réinvestir la région de Béjaïa. Pour rappel, cette même société de gardiennage avait fait l'objet d'une attaque en 2008, et dont le bilan avait fait état de quatre agents de sécurité assassinés. Nos sources ont souligné qu'avant l'attaque de ce dimanche, la région de Jijel a été le théâtre de trois explosions de bombes artisanales à l'est de la wilaya, ce qui constituait, en fait, une opération de diversion des groupes terroristes. L'attentat s'est produit dans un contexte de précampagne électorale pour la présidentielle d'avril prochain. Cette attaque, qualifiée de spectaculaire, était prévisible selon les services de sécurité. C'est ce qui a été rapporté, une journée avant, par notre quotidien L'Expression dans son édition du samedi. Des sources sécuritaires très au fait de la situation avaient confié que des attentats sont prévisibles, notamment en Kabylie. Il en est de même pour les régions de l'Est. Ce qui se passe actuellement, avaient souligné nos sources, démontre bien qu'on est passé d'un terrorisme drapé dans une couverture religieuse et idéologique, au banditisme criminel local, allié aux réseaux mafieux. Nos sources soulignent également que ces derniers sont de plus en plus sollicités par les émirs du Gspc afin de faire «diversion» et obliger les forces de sécurité à desserrer l'étau des régions de Tizi Ouzou et Boumerdès. Au niveau de cette région, 300 arrestations ont été opérées au courant de l'année 2008. Le Gspc, dirigé par le tristement célèbre Abdelmalek Droukdel, tente de créer des foyers de diversion à l'est du pays. D'ailleurs, le n°1 du Gspc a envoyé, au cours de ces derniers mois, des émissaires pour réactiver le terrorisme. Cela a été le cas à Tébessa où 7 personnes ont été assassinées dont deux gendarmes et un sapeur-pompier. Il est utile de souligner que le choix de Jijel n'est pas fortuit. La région est riche en caches et la végétation y est très dense, ce qui permet aux groupes terroristes d'agir dans une relative quiétude. Cela étant, juste après l'attentat, le commandement de la 5e Région militaire a déclenché une offensive hier à l'aube. Des moyens lourds ont été déployés pour les besoins de l'opération supervisée par l'adjoint du chef du secteur de la wilaya et de hauts cadres de l'Armée nationale populaire. Les forces héliportées ont été sollicitées pour intervenir alors que l'artillerie lourde était déjà en action. Un renfort impressionnant a été mobilisé pour le même objectif. A l'heure où nous mettons sous presse, l'on apprend que l'ANP a entamé une progression sur un important périmètre vers l'Ouest. Aussi, l'opération engagée s'étendra jusqu'aux maquis de Béjaïa. Plus de 5000 soldats participent à l'opération menée avec une étude précise du terrain et une révision de la stratégie de l'offensive, selon le contexte qui se présente.