Plus de 500 syndicalistes de la zone industrielle de Rouiba se sont rassemblés hier devant le siège de l'union locale UGTA pour dénoncer les résultats de la tripartite. “Contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire, les décisions de la tripartite n'ont rien apporté aux travailleurs mais elles ont plutôt servi le patronat”, a d'emblée lancé M. Messaoudi secrétaire général de l'union locale de Rouiba avant de mettre à nu l'augmentation de 3 000 DA du SNMG. “Cette augmentation tant galvaudée et qui ne concerne qu'une piètre catégorie de bas salaires induira de facto une hausse de l'IRG et une diminution des allocations familiales qui passeront de 600 da à 300 da”, a-t-il expliqué avant de s'interroger sur l'autosatisfaction exagérée, affichée par certains responsables syndicaux devant les médias et cela avant et après la tripartite alors que tout le monde sait que cette tripartite a beaucoup servi le patronat, précisera-t-il. L'orateur s'est étonné sur les atermoiements incessants pour la révision du 87 bis. “Pourquoi un groupe de travail alors que l'article 87 bis nécessite une simple décision pour sa suppression”, et d'ajouter : “Sans la suppression de cette disposition aucune revalorisation des salaires n'est possible.” Sur l'IRG, les syndicalistes de Rouiba ont dénoncé le fait que seuls les salariés continuent à s'acquitter de cet impôt mais pas les grands commerçants et les barons de l'importation, affirment-ils. Sur le déficit supposé de la caisse de sécurité sociale, M. Messaoudi a invité le ministre du Travail à “chercher l'argent auprès des entreprises privées qui ne déclarent pas leurs travailleurs à la sécurité sociale”. Les protestataires se sont également interrogés sur “la situation des retraités qui se sont acquittés de l'IRG pendant 40 ans et qui continent à le faire maintenant avant de fustiger certains responsables du SGP accusés d'enrôler des retraités pour diriger les entreprises”. “Ils nomment des retraités incompétents à la tête des entreprises pour faire ensuite la chasse aux jeunes et mener les unités de production à la ruine”, dira-t-il en citant l'exemple des travailleurs licenciés de l'Aurassi et ceux de l'ERC de Rouiba présents à ce rassemblement. L'orateur a saisi cette occasion pour répondre à ceux qui accusent les syndicalistes de Rouiba de faire de l'agitation. “Nous sommes des patriotes et nous aimons notre pays c'es pourquoi que notre conscience et notre devoir ne nous permettent pas de rester les bras croisés devant de telles situations d'injustice, et chacun sa conscience”, dira-t-il. Par ailleurs et dans une déclaration rendue publique hier, les syndicalistes de Rouiba affirment que “les résultats de la tripartite auront été une grande désillusion et une déconvenue pour les travailleurs actifs et les retraités”. Le document précise que “les améliorations salariales suggérées en grande pompe ne sont en fait qu'un leurre dès lors que ce sont les cadres dirigeants des entreprises dont les salaires sont indexés sur le SNMG qui tirent le grand bénéficie”. Le document ajoute : “Mais cette tripartite aura été incontestablement prolifique et féconde aux patrons des sociétés privées, grands importateurs de produits de consommation et grands absents des industries créatives qui auront vu leur cupidité largement récompensée.” Les syndicalistes ont pris la décision d'organiser incessamment un sit-in devant le siège de l'UGTA à Alger et menacent de durcir leurs actions si leurs doléances ne sont pas prises en considération. À noter que les travailleurs licenciés de l'unité de récupération de Rouiba ont menacé hier de s'immoler devant le tribunal avant d'être empêchés par les cadres syndicaux de Rouiba.