Pékin et Moscou sont allés jusqu'au bout de leur logique en bloquant la résolution du Conseil de sécurité prônant des “mesures ciblées” contre le régime syrien, au grand dam des Etats-Unis et des pays occidentaux, qui ont vainement fait le forcing pour de nouvelles sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. Estimant qu'une résolution de l'ONU “n'améliorerait pas” la situation en Syrie, Pékin et Moscou ont usé de leur droit de veto au Conseil de sécurité contre un projet de texte menaçant le régime syrien de “mesures ciblées” pour sa répression sanglante des manifestations. En effet, la Chine et la Russie ont torpillé le projet de résolution des pays occidentaux du Conseil de sécurité menaçant le régime syrien, provoquant la colère de Washington, dont l'ambassadrice à l'ONU n'a pas hésité à déclarer : “Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué” dans sa tentative de traiter “un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale”. Susan Rice a implicitement condamné Moscou et Pékin qui, selon elle “préfèreraient vendre des armes au régime syrien”, avant d'ajouter : “Que je sois claire : les Etats-Unis pensent qu'il est grand temps que ce Conseil assume ses responsabilités et impose des mesures ciblées dures et un embargo sur les armes contre le régime (du président syrien Bachar Al-Assad)”. Même son de cloche à Londres où le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague a qualifié hier d'“erreur profonde et regrettable” le veto de la Russie et de la Chine qui ont fait échouer une résolution à l'ONU condamnant Damas et les range “du côté d'un régime brutal”. “La décision de la Russie et de la Chine de mettre leur veto et de se ranger du côté d'un régime brutal plutôt que du côté du peuple syrien est une erreur profonde et regrettable”, a-t-il déclaré. De son côté, l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, a souligné que tous les efforts avaient été déployés pour trouver un compromis depuis le début des discussions au Conseil de sécurité en mai dernier, en vain. Il a également affirmé que le veto russe et chinois “est une expression de mépris pour les aspirations légitimes qui s'expriment courageusement en Syrie depuis cinq mois. C'est un rejet de ce formidable mouvement en faveur de la liberté et de la démocratie qu'est le Printemps arabe.” Quant à l'ambassadeur de Russie, Vitali Tchourkine, il a estimé que deux philosophies s'étaient affrontées lors des discussions au Conseil de sécurité, dont celle de la “confrontation” voulue selon lui par les pays occidentaux. “La menace de sanctions était inacceptable”, a-t-il souligné après le vote. Son homologue chinois, Li Baodong, a lui insisté sur le fait que la communauté internationale devait “respecter totalement la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie”. Pour Damas, l'ONU a connu une “journée historique” avec la décision de Moscou et de Pékin d'opposer leur veto à un projet de résolution au Conseil de sécurité contre le régime syrien, a indiqué hier la conseillère du président Bachar al-Assad. “C'est une journée historique, car la Russie et la Chine, en tant que nations, se sont placées aux côtés des peuples et contre les injustices”, a dit Mme Bouthaïna Chaâbane. “J'estime que la Russie et la Chine (...), en opposant leur veto, se sont placés aux côtés du peuple syrien et nous ont donné le temps de mener à bien les réformes afin d'aboutir au pluralisme politique sans que, je l'espère, nous ayons à endurer les souffrances subies par l'Irak, la Libye, le Pakistan ou l'Afghanistan”, a souligné Mme Chaâbane, sans oublier de remercier Moscou et Pékin. Merzak Tigrine sam 09-10-2011 08:47 sam 09-10-2011 08:47 azizELhak 09-10-2011 08:46 alig.med 06-10-2011 13:39