Les pays occidentaux se sont efforcès, avant-hier, de faire adopter par le Conseil de sécurité de l'ONU, à New York, une résolution condamnant la répression de la contestation par le régime de Bachar el-Assad en Syrie. La formulation du projet de résolution a été soigneusement choisie, mais la Russie a d'ores et déjà qualifié ce texte d'" inacceptable ". L'ONU a connu une journée historique avec la décision de Moscou et de Pékin d'opposer leur veto à ce projet de résolution au Conseil de sécurité demandant des mesures ciblées contre le régime syrien, a affirmé, hier, la conseillère du président Bachar al-Assad. C'est une journée historique, car la Russie et la Chine, en tant que nations, se sont placées aux côtés des peuples et contre les injustices, a déclaré Mme Bouthaina Chaabane. Le projet était présenté par les Occidentaux qui ont dénoncé le veto russe et chinois. Je pense que les Syriens sont contents de constater qu'il existe d'autres puissances dans le monde pour se dresser contre l'hégémonie et l'intervention militaire dans les affaires des pays et des peuples, a ajouté dans un entretien la conseillère politique du chef de l'Etat. J'estime que la Russie et la Chine, en opposant leur veto, se sont placées aux côtés du peuple syrien et nous ont donné le temps de mener à bien les réformes afin d'aboutir au pluralisme politique sans que, je l'espère, nous ayons à endurer les souffrances subies par l'Irak, la Libye, le Pakistan ou l'Afghanistan, a ajouté Mme Chaabane en remerciant Moscou et Pékin. Je pressens que l'avenir est du côté de la Russie, de la Chine et de l'Est. J'en suis heureuse car nous en avons assez de la colonisation et de l'hégémonie de l'Occident. Nous en avons assez des injustices que nous impose l'Occident en usant du Conseil de sécurité ou d'autres instances, car il contrôle tout, a-t-elle encore dit. Erdogan insiste sur des sanctions malgré l'échec de la résolution Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que la Turquie mettrait en œuvre son propre "paquet de sanctions" contre la Syrie, malgré l'échec de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU qui condamnait le régime syrien. Moscou et Pékin y ont apposé leur veto. M. Erdogan a jugé "regrettable" que la résolution n'ait pas été adoptée, et a souligné que cela n'empêcherait pas son gouvernement de sanctionner le régime syrien qui réprime dans le sang un mouvement de contestation. Le texte, rédigé par la France en coopération avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne et le Portugal, laissait la porte ouverte à des sanctions contre le régime syrien si le président al-Assad poursuivait sur la voie de la répression. La réaction américaine a été très violente. "Les Etats-Unis sont furieux du fait que ce Conseil ait complètement échoué" dans sa tentative de traiter "un défi moral urgent et une menace croissante à la paix régionale", a déclaré l'ambassadrice à l'ONU Susan Rice. Elle a implicitement condamné Moscou et Pékin qui, a-t-elle déclaré, "préfèreraient vendre des armes au régime" de Damas. Le Canada a renforcé, avant-hier, ses sanctions contre Damas en visant en particulier le secteur pétrolier, sans toutefois freiner les activités du géant énergétique canadien Suncor dans ce pays. Parallèlement, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui entretenait jadis des liens d'amitié avec le président al-Assad, a annoncé que son pays prendrait rapidement des sanctions contre le régime syrien, selon l'agence de presse Anatolie.