La journée mondiale de la vue placée, cette année, sous le slogan “Vision 2020-Droit à la vue”, a donné lieu, jeudi à l'EHU d'Oran, à une rencontre nationale en présence de nombreux spécialistes, ophtalmologues et épidémiologistes, venus de plusieurs wilayas du pays. S'appuyant sur les résultats de l'enquête nationale réalisée en 2008 par le ministère de la Santé, les mots d'ordre repris le plus souvent par les intervenants sont : prévention, actions sur le terrain et besoins de la population. En effet, l'Algérie se classe parmi les pays émergents où la perte visuelle est causée dans presque 50% des cas par la cataracte alors que pour les pays développés un taux quasi identique concerne la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Le Dr Tarfani, qui présenta les résultats de cette enquête, dira qu'elle est “destinée à avoir une situation épidémiologique sur les pathologies cécitantes, et ce, pour respecter les engagements de notre pays qui a adhéré en 2009 au programme de l'OMS vision 2020, et éliminer la cécité évitable”. En Algérie, les pathologies oculaires cécitantes sont un véritable problème de santé publique, l'enquête ayant révélée que les taux de prévalence de la cécité arrivant en tête sont la cataracte 13,8%, le glaucome 4,6%, la rétinopathie diabétique 2,4% et la DMLA 2,1%.Sur l'échantillon des quelque 20 000 ménages concernés par l'enquête, la fréquence de la cataracte est de 48% et 9% pour le glaucome notamment dans les régions du Sud. Quand on sait que la cataracte peut être traitée aisément par la chirurgie, d'aucuns estiment que les projections de populations handicapées visuelles donnant 199 486 personnes dans ce cas à l'orée 2020, doit pousser à la mise en place d'une stratégie de lutte sans faille. Cette stratégie “Plan vision 2020” pour mettre fin aux causes de cécité évitables, repose sur la prévention, le développement des structures et des ressources humaines ainsi que sur l'éducation sanitaire. Le Dr Gougam du ministère de la Santé mettra en avant les efforts à fournir “dans les services de chirurgie de la cataracte pour réduire de 30% par an les listes d'attente”. En effet des patients doivent attendre parfois des mois pour se faire opérer. Une attente qui souvent devient irrémédiable pour sauver la vue, quand il n'y a pas en plus, la question de la disponibilité des implants et de leur traçabilité. Mais dans cette stratégie “à enrichir” nombre de médecins ont souhaité que soit menée, au plus vite, une enquête nationale épidémiologique sur la cécité chez les enfants, car les pathologies dépistée par les médecins scolaires laissent entendre une situation alarmante. Des remarques que les représentants du ministère se sont engagés à prendre en considération. D. LOUKIL