Selon des données émanant de l'Organisation mondiale de la santé, un enfant sur 10 peut devenir handicapé et 4 à 5% de la population mondiale souffrent de handicaps mentaux. En Algérie, il n'existe pas encore d'études épidémiologiques pour connaître l'incidence du handicap mental sur la société. Les handicapés mentaux y sont marginalisés et leur insertion dans la société continue à poser problème. « En Algérie, le constat est décevant. Les lois défendant les handicapés mentaux existent pourtant, mais elles ne servent presque à rien en l'absence de textes d'application », a déclaré jeudi dernier, le Dr Benyekhlef, de l'hôpital Drid Hocine d'Alger, lors de la 5e rencontre internationale de psychiatrie, organisée conjointement par l'établissement hospitalier spécialisé Frantz Fanon et l'université de Blida. Devenue une tradition, cette rencontre a eu comme thème cette année « Le handicap mental : de la médecine gratuite à la contractualisation ». Selon le Pr Ridouh, chef de service de psychiatrie médico-légale, le but de cette rencontre est de tisser de meilleurs liens avec les services de la sécurité sociale, afin de donner plus d'importance au côté social pour ce qui est des pathologies psychiatriques. Les 32 intervenants, lors de cette rencontre, ont abordé les aspects de la vie quotidienne de l'inadapté mental, son entourage et le rôle du corps médical traitant. « Bien qu'ils soient citoyens à part entière, nos malades font l'objet de peu d'intérêt, d'abus et de marginalisation. Notre retard dans la prise en charge du handicap mental est considérable ; c'est pour cela que chacun de nous doit se sentir concerné et œuvrer de façon préventive ou curative pour apporter une véritable solution à ce grave problème. Les premières actions qui doivent être entreprises dans l'urgence sont les études épidémiologiques des différentes pathologies psychiatriques, la mise en place d'infrastructures d'accueil et de formation des jeunes déficients mentaux, ainsi qu'une meilleure ouverture de la sécurité sociale sur ce type de maladies », a ajouté le Dr Benyekhlef. Signalons que cette rencontre de deux jours a vu la présence de spécialistes étrangers venus du Maroc, de la Tunisie et de France, ainsi que les représentants de la CNAS et du ministère de la Solidarité nationale.