Pourquoi donc, en effet, cet empressement à livrer des locaux quasiment inachevés ? Car, commentent certains attributaires de ces structures commerciales, “il est préférable de tarder à les octroyer par souci d'un travail correct que de se précipiter à les distribuer alors qu'ils ne sont pas encore fonctionnels”. Ils en appellent au chef de daïra, au P/APC d'Amizour, à la DLEP et au wali de Béjaïa, les attributaires de locaux à usage professionnel de la commune d'Amizour. Ces locaux, répartis entre Boukhalfa et Merj Ouamane, seraient dans un état “lamentable et d'abandon”, livrés à leurs attributaires en 2008 et 2009 dépourvus de toutes commodités. “Sans eau, sans gaz, sans électricité ni toilettes, ces locaux sont devenus des locaux de la délinquance”, dénoncent les rédacteurs d'une déclaration, distribuée à la presse. En fait, autant dire que ces locaux ont abandonnés, livrés au pillage, du moins d'après le cri de détresse et de dépit de leurs bénéficiaires qui se lamentent, précisément, du fait de ne pouvoir en jouir. “Nous avons bénéficié de crédits Ansej, Anjem, Cnac, pour exercer nos activités professionnelles avec l'espoir d'une insertion dans la vie active, gagner ainsi notre vie et être utiles à la société mais notre espoir s'est vite transformé en désespoir. En effet, les crédits bancaires qui nous ont été accordés sont restés dans les banques parce que nous ne pouvons pas faire ramener du matériel et l'entreposer dans des locaux qui ne sont pas sécurisés, d'une part, et d'autre part, payer des loyers à perte ou s'acquitter d'intérêts bancaires sans réaliser de bénéfices…” Les rédacteurs de cette “déclaration” qui se veut, en même temps qu'elle interpelle la plus haute autorité de la wilaya, le wali de Béjaïa en l'occurrence, s'interrogent à propos de la “nature” de pareille situation. “Pourtant, l'Etat et, en premier lieu, le président de la République en personne ont déployé tous les efforts escomptés par les jeunes afin de leur redonner espoir et dignité.” Mustapha Bensadi