L'objectif théorique des 3 200 locaux n'est toujours pas atteint et la quasi-totalité du parc réalisé jusque-là demeure toujours fermée. Promesse électorale au départ, avant de devenir l'affaire des rouages bureaucratiques et du pouvoir local, quant à sa concrétisation et sa mise en œuvre sur le terrain, le programme présidentiel des 100 locaux à usage professionnel et artisanal, à réaliser dans chaque commune ne semble pas susciter, outre mesure, l'engouement des jeunes. Mal ou pas informés, beaucoup de ces jeunes se sont trompés sur la nature du projet. Mostaganem était pionnière dans le lancement du programme, mais elle n'en sera pas de même quant à l'entrée en activité desdits locaux. Non seulement l'objectif théorique des 3 200 locaux devant constituer le quota initial des 32 communes que compte la wilaya n'a pas été atteint, mais c'est également la quasi-totalité du parc réalisé jusque-là qui demeure toujours fermée. Dans le meilleur des cas, en chaque site, ceux qui sont opérationnels se dénombrent sur les doigts d'une seule main ! Une réticence manifeste, de quoi susciter la grande déception de l'autorité locale, Mme le wali en tête ! Parmi les causes évoquées, outre les lenteurs administratives, on relève le retard dans le raccordement au réseau électrique ou de l'AEP et l'inadéquation des locaux attribués. D'autres attributaires avanceront le mauvais emplacement remettant ainsi en cause les choix initiaux des terrains d'implantation éloignés des flux et des espaces commerçants. En certains endroits, ces locaux, s'apparentant parfois à des casernes de la garde communale, constituent plus une curiosité architecturale qu'un lieu de convivialité et d'activité, a fortiori commerciale. Malgré tous les défauts inhérents à leur emplacement et à leur densité excessive, voilà que ces locaux ne peuvent être éclairés ! Mieux encore, certaines APC ayant inversé, pour on ne sait quels desseins, l'ordre de numérotation des locaux, nombre de promoteurs se verront offrir des locaux dont la superficie se révélera moindre, jusqu'à la moitié, que celle notifiée sur leur décision d'affectation établie par la commission de wilaya ! Des “anomalies douteuses” dont la rectification et la régularisation passent par un autre lassant parcours de combattant administratif ! “L'affectation a été opérée sur la base de critères objectifs en adéquation avec la spécificité de l'activité envisagée. Il se peut que nous nous sommes trompés ; certaines activités requérant certaines superficies, au rez-de-chaussée ou à l'étage. Je donne instruction aux chefs de daïra à superviser de près cette opération. On ne laissera pas les gens faire ce qu'ils veulent. En certaines communes le P/APC a mis de côté l'état qui lui a été soumis par la commission de wilaya, et il a réaffecté, à sa guise, les locaux. Au niveau de la commission de wilaya que je préside, on a affecté selon l'activité et la superficie requise, abstraction faite des individus, et en toute objectivité. Environ 2 500 locaux ont été attribués. En certaines autres wilayas, ce sont "zéro local" qui a été affecté jusqu'à ce jour. L'Etat nous a gratifiés de ce projet, il faut que nos "enfants" en profitent. Les attributaires doivent entamer leur activité, et non pas rester les bras croisés. À Mostaganem, ils ont tout, mais les locaux demeurent encore fermés ! Alors messieurs les élus !, encourager ces jeunes à ouvrir et lancer leur projet ! Quand ils ouvriront, nous, nous en réjouirons ! On se "vantera" d'avoir contribué à créer des emplois. Il faut être entreprenant, et non pas commander ceci cela à l'administration. Notre plus grand mal, c'est l'assistanat et le compter sur autrui. Il faut apprendre à se prendre en charge.” Tel fut, presque mot pour mot, le “discours” de Mme le wali, lors de la dernière plénière de l'APW.