La route pour la finale de la Ligue des champions d'Afrique est désormais parsemée de grandes embûches pour le représentant algérien, l'USM Alger, accrochée à domicile vendredi soir au stade du 5-Juillet par une excellente formation nigériane d'Enyimba (1-1). Les Usmistes, appelés samedi prochain à se retrousser les manches pour tenter de renverser la vapeur au chaudron nigérian, ont eu même droit à une véritable leçon d'organisation de jeu, de solidité tactique et surtout de réalisme. Il est à craindre, à ce titre, que ces redoutables Nigérians aient réserver le “plus beau” pour le match retour maintenant qu'ils ont réussi à tenir bon à Alger. Le dispositif mis en place par le coach d'Enyimba, Kadiri Ehana, qui consistait à une occupation stratégique et intelligente du terrain, fermant toutes les issues à l'adversaire et gardant au maximum le ballon (quelle superbe fluidité !), a fonctionné à merveille. Cependant, il faut avouer que la tâche d'Enyimba fut facilitée par le très mauvais placement des Algériens et leur tendance à privilégier les exploits individuels au détriment de combinaisons élaborées. Dziri et Ghazi avaient beau se démenés au milieu mais il se retrouvaient finalement souvent en infériorité numérique devant le milieu de terrain très fourni d'Enyimba. Au lieu de construire à partir de leur surface, Zeghdoud et Ghoul ont trop usé de balles aériennes, à la face des défenseurs adverses de surcroît. L'USMA est parue donc vendredi sans assise collective pour contrer le bloc d'en face et les solutions ne pouvaient raisonnablement pas émaner d'un quelconque éclair que ce soit de tel ou tel autre joueur. La rigueur tactique des Nigérians a fini par mettre à nu les défaillances organisationnelles de l'USMA. Kadiri Ehana : “Nous étions mieux organisés” Cette supériorité en matière d'organisation a été d'ailleurs mise en exergue par l'entraîneur d'Enyimba, Kadiri Ehana, qui soutient que son équipe a fait la différence car “elle était tout simplement mieux organisée”. “Nous étions motivés pour faire un pas important vers la finale, ici même à Alger. Avec une telle volonté et un tel résultat avantageux, c'est désormais chose faite. Maintenant que nous connaissons un peu plus notre adversaire, nous ferons en sorte de confirmer chez nous où nous jouerons pour gagner sans se soucier du bénéfice du résultat du match aller, comme nous l'avons toujours fait…”, commente-t-il d'une voix pleine d'assurance. C'est surtout un avertissement à l'USMA qui doit se rappeler que cette équipe a souvent étrillé ses vis-à-vis à domicile, en témoigne la dernière gifle infligée au club d'El-Ismaïli (4-2). Abdelouaheb : “Quand on rate autant de buts…” Autre facteur qui a précipité le faux pas de l'USMA est indéniablement la faiblesse manifeste de ses attaquants. Il est clair qu'avec autant d'occasions nettes de scorer dilapidées, aucune équipe ne peut prétendre à la victoire. Ouichaoui, Benchergui et Settara ont raté des opportunités de but franchement immanquables. C'est à la limite intolérable pour des attaquants de l'élite. Cet aspect a été justement mis en avant par le coach Abdelouaheb pour expliquer ce ratage. “En première période notamment, nous avons raté des occasions nettes de prendre de l'avance, ce qui a permis à l'adversaire de reprendre confiance. Ce problème d'efficacité en attaque nous a fait beaucoup de mal, à l'inverse des Nigérians qui ont su concrétiser l'une des rares occasions qui leurs ont été offertes”, souligne-t-il. Pour Abdelouaheb : “La tâche sera très ardue au match retour où les Nigérians vont se dégarnir, ce qui pourrait nous permettre de trouver des solutions. En tout état de cause, nous n'avons pas d'autre choix que de tenter notre va-tout au Nigeria”, note-t-il. Difficile pari ! S. B. Amar Ammour sera absent avec Benchergui au match retour “Nous avons raté le coche en 1re mi-temps” Amar Ammour, qui a écopé d'un deuxième carton jaune, synonyme de suspension pour le match retour face à Enyimba, au même titre que Benchergui, nous a avoué à la fin du match que, désormais, la qualification à la finale est très difficile à arracher. “Je crois que nous avons hypothéqué nos chances ici à Alger où nous aurions pu faire la différence. Nous avons fait de notre mieux pour gagner ce match mais nous avons, primo buté sur une excellente formation nigériane et secondo souffert de notre propre inefficacité en attaque", souligne-t-il. Et d'ajouter : " Nous avons raté le coche en première mi-temps. Nous avons été incapables de concrétiser des occasions nettes. En seconde période, nous avons payé cash ce manque d'adresse. " Concernant le match retour, Ammour exhorte ses coéquipiers à lutter jusqu'au bout pour ne pas avoir de regrets, estimant que " en football, rien n'est impossible. " À noter que Ammour a été remplacé en fin de match, en raison d'une blessure. Il s'agit d'une petite déchirure à la cuisse. S. B. Brouet-Abdelouaheb, le divorce ! À la fin du match, le coach-adjoint de l'USM Alger, le Français Jean-Michel Brouet, a affiché nettement son mécontentement par rapport à sa situation au sein du club et à l'attitude méprisante du premier responsable technique, Abdelouaheb. J'en ai marre…” Lance t-il au milieu des journalistes auxquels il confiera que ses consignes n'ont pas été prises en compte. Il ira jusqu'à dégager sa responsabilité dans cet échec. Voilà qui met à nu, encore une fois, la mauvaise cohabitation entre Abdelouaheb et Brouet sur laquelle la direction du club doit rapidement se pencher. S. B.