En décidant, l'année dernière, d'informatiser les inscriptions des candidats à la session du baccalauréat, l'Office nationale des concours et examens (Onec) pensait mettre fin à l'anarchie qui caractérisait cette opération au niveau des établissements du secondaire. Or, il n'en est rien, la réalité du terrain nous a révélé que l'outil informatique n'est pas aussi fiable qu'on veut bien l'admettre à Constantine, notamment ! Nous avons fait le tour des cybercafés de Sidi Mabrouk où affluaient les candidats qui ne sont pas dotés d'un ordinateur ou à défaut d'une imprimante et nous leur avons posé la question. Tous étaient d'accord pour dire qu'il était pratiquement impossible d'avoir accès à ce site avant 22h. À la question “quelle est la procédure ?” un jeune informaticien nous dira qu'“il faut entrer un nom d'utilisateur et un mot de passe. Un imprimé s'affiche qu'il nous faut remplir auprès du candidat suivi d'un certificat médical vierge et de l'imprimé pour le mandat carte. Ensuite il faut reporter le numéro de code affiché au bas de la page et imprimer”. Où es donc le problème ? “Il y en a plusieurs en fait”, nous dira un candidat qui a passé plus trois jours dans un cybercafé avant d'obtenir ce sésame. Selon les recoupements que nous avons faits, tous sont unanimes pour dire que le site est difficile d'accès en journée et il ne “cède” que vers 22h. “Il nous arrive de réussir à l'ouvrir en journée mais pour une heure ou deux”, raconte une candidate et de poursuivre “mais là où le bât blesse c'est que vous passez des heures à essayer et quand vous y arrivez et au moment d'imprimer et pour des raisons, que seul l'Onec connaît, le site vous affiche "erreur" ou "vous avez dépassé le nombre de tentatives autorisées", quand ce ne sont pas les candidats qui font des erreurs dans leur filiation. Vous êtes alors obligé de recommencer l'opération de reconnexion avec tous ses désagréments et avec un nouveau nom d'utilisateur et un nouveau mot de passe. Nous pouvons passer des heures avec un seul candidat”. Très souvent, les candidats ne sont pas informés de ce qu'ils doivent faire et ce sont les propriétaires des cybercafés, moyennant le somme de 50 DA qui se chargent de toute la procédure. Pressés par les délais, certains informaticiens sensibles aux difficultés des candidats, leur font remplir une feuille avec tous les renseignements et terminent le travail chez eux en prenant la précaution de prendre leur numéro de téléphone pour un éventuel complément d'informations. 31 Octobre… fin des inscriptions Il y avait foule au niveau des lycées et pour cause ; beaucoup ne sont pas parvenus à s'inscrire, pour diverses raisons, tant chez les scolarisés que chez les candidats libres et les vacances d'automne semblent mal tombées pour les infortunés candidats qui se sont rabattus sur la direction de l'Education dans l'espoir de déposer leur dossier. Comble de l'ironie et selon les propriétaires des cybercafés, l'Onec aurait prolongé les délais de fermeture du site jusqu'à jeudi 3 novembre. À quoi cela servirait-il si les établissements sont fermés pour cause de vacances et ne peuvent plus réceptionner les dossiers des retardataires. À moins que cela soit une arnaque des cybercafés pour récolter encore quelques dinars jusqu'à jeudi. Les candidats rencontrés, avant-hier aux abords des lycées et des cybercafés sont désemparés et ne savent plus à qui s'adresser. “Dans notre quartier, il n'y a qu'un seul cybercafé, nous raconte un candidat d'El Gammas, quartier populeux de Constantine, et devant les difficultés rencontrés à ouvrir le site et imprimer les documents, il s'est refusé à nous prendre en charge. Djamel TARACHE