Le secrétaire d'Etat chargé de la Communauté nationale à l'étranger a exhorté les universitaires et autres chercheurs algériens établis au Canada à coopérer avec leur pays dans un cadre qui reste à définir. Intervenant lors d'une conférence organisée, samedi à HEC de Montréal, par le Rauc (Regroupement des Algériens universitaires du Canada) et Lecodev (Leaders et experts pour la coopération et le développement), Halim Benatallah a reconnu qu'il y a au niveau politique une conscience manifeste de l'apport de la diaspora algérienne au développement économique. Cette volonté se manifeste, selon lui, par la disponibilité de budgets. Reconnaissant que cette démarche risque de déranger des intérêts, le membre du gouvernement veut désormais “formaliser la relation de travail avec nos compétences à l'extérieur”. Refusant de tirer des plans sur la comète, M. Benatallah affirme vouloir travailler sur le plan institutionnel pour développer en amont des relations d'affaires. Autrement dit, comment faire participer la diaspora au développement du pays. C'est ainsi que lors des débats, des universitaires ont avancé des propositions pratiques. L'idée de créer une agence, avancée par l'assistance, n'a pas agréé le secrétaire d'Etat qui a expliqué que cette expérience a échoué par le passé. “Ce n'est pas une priorité”, a sèchement répondu l'orateur. Le Pr Hafsi a suggéré d'encourager les entreprises à faire venir des talents de l'extérieur pour mettre en œuvre leurs expertises, même si des fonds sont indispensables pour concrétiser une telle perspective. Pour d'autres universitaires, il est indispensable de mettre en place un groupe de réflexion mixte pour discuter d'un cadre chargé de traiter les défis qui relèvent de la problématique du développement. Dans un point de presse animé à l'issue de la conférence, M. Benatallah a reconnu l'existence de pesanteurs qui empêchent soit le retour des chercheurs, soit leur contribution à partir de l'extérieur. Il a plaidé pour une remise à niveau de la confiance entre l'Etat et l'élite. La mise en veilleuse du Conseil consultatif de la communauté nationale à l'étranger est justifiée par la nécessité d'élargir la consultation et de s'assurer qu'il y ait une représentation équilibrée de la diaspora au sein de cette nouvelle structure. Au sujet des binationaux, le secrétaire d'Etat a affirmé qu'il ne s'agit plus d'un tabou pour l'Etat algérien. Plus de 65 000 Algériens sont installés au Canada, selon des estimations officielles. Un chiffre qui croît de 10% chaque année. Même si les Algériens se distinguent par leur intégration dans la société d'accueil, M. Benatallah a reconnu que le chômage touche plus de 30% des Algériens établis au Québec. Y. A.
