Des bâtiments de plusieurs étages sont à l'état de carcasses et des grues à la merci des intempéries font partie de ce désolant décor qui perdure dans l'indifférence totale. Sur les hauteurs du chef-lieu de wilaya, au bord du boulevard du palais de justice et de la maison de la culture Abdelmadjid-Chaffaï, les passants sont étonnés de découvrir des chantiers à l'arrêt depuis plus de dix ans et ils s'interrogent sur les raisons de cette situation peu reluisante. En effet, l'ex-société nationale Geni-Sider qui avait réalisé au cours des années 1990, des dizaines de logements promotionnels personnalisés et des locaux commerciaux à Bab Skikda qui avaient été vendus à des émigrés, des commerçants, des médecins, avocats, notaires et autres professions libérales avaient lancé plus de 80 logements grand standing, des F4 et des F5 sur ce site de choix. Les travaux avaient démarré à la fin des années 1990 et de grands moyens humains et matériels avaient été mobilisés car la demande était importante puisque des émigrés et des familles aisées étaient sur la liste d'attente. Ce bel élan a été brisé par les mesures de restructuration des entreprises publiques initiées par les pouvoirs publics et de ce fait, la société nationale Géni-Sider avait été dissoute et ses projets voués à l'arrêt, voire à l'abandon. Le spectacle est désolant pour un pays en voie de développement et qui mène une bataille implacable pour améliorer le cadre de vie de ses citoyens! Comment imaginer et admettre que des dizaines de logements promotionnels qui ont nécessité des enveloppes financières colossales, soient oubliés par leurs initiateurs? Des bâtiments de plusieurs étages sont à l'état de carcasses et des grues à la merci des intempéries font partie de ce désolant décor qui perdure dans l'indifférence totale. Ces logements inachevés n'avaient pas fait l'objet d'une vente anticipée de la part des responsables de Geni-Sider et c'est pourquoi il n'existe aucun contentieux susceptible de relancer ces chantiers. Les membres de l'APW avaient maintes fois soulevé ce problème lors des sessions précédentes et ils avaient, à juste titre, déploré cette aberration alors qu'une crise de logement est vécue par des milliers de familles au niveau de la wilaya de Guelma. Il avait été convenu de saisir officiellement le ministère de l'Habitat afin que ces quotas en instance soient rachetés par la CNEP ou la DLEP et confiés à des entreprises de travaux publics soumissionnaires qui procèderaient à leur achèvement. Ces propositions avaient été émises depuis des années et les choses n'ont pas changé d'un iota au grand dam des nombreux postulants intéressés par ces F4 et ces F5. D'autre part, des centaines de logements promotionnels implantés cité du 19-Juin et à Bab Annaba, face à la gare routière, n'ont toujours pas été livrés à leurs légitimes bénéficiaires qui ont pourtant versé aux promoteurs immobiliers, l'intégralité des tranches exigées par le cahier des charges. Ces derniers avancent plusieurs prétextes pour justifier ces retards récurrents, à savoir surcoût des matériaux de construction, pénurie de ciment, non-versement des avances par certains souscripteurs, charges fiscales élevées, intempéries qui engendrent l'arrêt des travaux et moult autres raisons. Des familles qui ont consenti des sacrifices en vendant leurs bijoux en or et leurs véhicules personnels sont aujourd'hui pénalisées par ces retards intolérables. La justice a été saisie par des postulants désespérés qui veulent à tout prix emménager dans leurs nouveaux appartements. Le LSP, logement social participatif, auquel le gouvernement accorde une priorité absolue en consentant une aide non remboursable de 70 millions de centimes à chaque candidat qui dispose d'un salaire permanent et peut prétendre à un prêt bancaire à taux bonifié pour financer l'achat de son logement auprès des opérateurs économiques, est confronté à des blocages, des contentieux et des retards énormes. Les pouvoirs publics sont interpellés par des citoyens au bout du rouleau et qui demandent justice. Hamid BAALI