Les entreprises alsaciennes veulent prendre pied solidement en Algérie. Une délégation de 11 entreprises conduite par le président de la Chambre de commerce et d'industrie de la région d'Alsace (CCIRA), Jean-Louis Hoerlé, séjourne à Alger depuis dimanche dans l'espoir de dénicher des débouchées commerciales à leurs produits et surtout prospecter des opportunités de partenariat avec des entreprises algériennes. Quatre d'entre elles ont déjà des partenaires algériens et les autres sont en Algérie pour la première fois. “Nous sommes ici en mission de prospection. C'est une opération découverte qui vise à favoriser les échanges économiques”, explique M. Hoerlé, lors du point de presse animé dimanche dernier à la villa Clarac à El-Mouradia, avant de monter en épingle les atouts économiques et le savoir-faire technologique d'une Alsace “fortement exportatrice”, c'est-à-dire très portée à l'international. La quadrature du cercle à laquelle des entreprises alsaciennes est de produire plus pendant que population évolue de manière très faible. La solution ? “S'ouvrir sur le marché extérieur”, explique M. Hoerlé. Et avec cette mission multisectorielle, la CCI compte favoriser “les relations commerciales entre l'Alsace et l'Algérie qui, pendant le 1er semestre de cette année, ont enregistré un bond de 22%”. “Ce ne sont pas de grandes multinationales qui veulent tout croquer mais de petites entreprises qui sont à la recherche de partenariat. C'est ce message que je veux transmettre”, précise-t-il, avant de qualifier le marché algérien de “potentiel”. Dans leur prise de parole, les repentants des entreprises alsaciennes (Soprema, Bucher § fils, Procolor, Losberger, Bossard…) ont exposé ce qu'ils peuvent apporter à l'Algérie. “Le plus Algérien des Alsaciens”, Charles Elias, P-DG de TEI (Techniques de l'environnement et de l'industrie), a relaté sa longue histoire d'amour avec l'Algérie qu'il n'a pas quittée depuis 1975. À entendre les représentants des PME comme les responsables de la CCIRA, ni le virage économique pris par l'Algérie en 2008 avec la loi qui impose à la société étrangère de céder 51% de parts au partenaire algérien ni les difficultés rencontrées par certaines entreprises à rapatrier leur bénéficies ne constituent à leurs yeux un handicap pour s'implanter en Algérie. Pourquoi alors seule une poignée de petites entreprises ont accepté de faire le voyage en Algérie ? “C'est mieux ainsi. Avec les PME, le transfert technologique est direct et, donc, moins coûteux. Il faut savoir que parfois les grandes entreprises sollicitent la compétence des petites entreprises”, explique M. Elias. Pour Mme Loan Forgeron, conseillère communication et presse à l'ambassade de France en Algérie, le partenariat entre PME des deux pays est “la voie d'avenir”. “La coopération entre les PME est le meilleur créneau pour développer un partenariat entre les deux pays surtout que l'Algérie a besoin d'étoffer son réseau de PME. La France n'est pas là pour exporter mais pour aider. Les Algériens ne veulent pas d'une coopération à sens unique et escomptent un réel transfert de technologie.” La réussite de cette mission est le fruit de la collaboration active du consulat algérien à Strasbourg qui a réussi à décrocher au président de la CCIRA des rendez-vous avec des ministres algériens mais aussi de la mission économique UbiFrance d'Alger qui a organisé des rencontres entre chaque PME alsacienne et cinq à six de leurs paires algériennes. Arab CHIH