Après l'arrestation, jeudi dernier à Tlemcen, de l'entrepreneur H. Sidi Mohamed, âgé de 44 ans, dit El-Haïcha, l'affaire ne fait que commencer. Cette affaire, qui défraye la chronique, connaîtra certainement des rebondissements spectaculaires dans les jours à venir. Comme il fallait s'y attendre, les révélations sur cette affaire penaude n'ont pas tardé. Dans un document parvenu hier à notre rédaction, une source proche du dossier apporte “des preuves concrètes” sur le marché “douteux” dont avait bénéficié, en 2009, cet entrepreneur, un repris de justice ayant bénéficié de mesures de clémence à la faveur de la loi sur la concorde civile. Il s'agit du marché n°11/2009 attribué à l'entreprise El-Haïcha pour la réalisation de la cour de justice de Tlemcen, soit le plus important marché qui a permis au désormais accusé d'amasser une bonne partie de sa fortune. D'un coût global de 1,355 milliard de dinars, ce projet a été confié à 50% à la seule entreprise El-Haïcha pour un montant de 316 905 968 DA, pour la réalisation du lot maçonnerie : coupole et escalier extérieur, mais que l'entreprise allait abandonner en milieu des travaux. Notre source précise, à ce titre, qu'un autre marché portant sur une partie de ce lot a été ensuite conclu avec l'entreprise Bey Abdelkrim (marché n°04-2009) pour un montant de 67 813 200 DA, pour le revêtement de la coupole. Cela s'est fait, ajoute notre source, “sur instruction du wali de Tlemcen de reprendre le chantier abandonné par l'entreprise El-Haïcha (envoi n°32 du 10-02-2010 du bureau d'études”. Sur quels critères est basé le choix de cette nouvelle entreprise ? Selon la même source, les règles de transparence et de concurrence, et les procédures de passation de marchés publics “n'ont pas été respectées”. Auparavant, relève encore notre source, l'entreprise El-Haïcha a été “retenue bien que le certificat de qualification ait expiré et elle n'a pas fourni une caution de soumission”. Ce qui explique “la défaillance de cette entreprise”. D'où la conclusion de la même source quant à une gestion “approximative” de ce projet. Une accusation qui risque fort d'être appuyée par le mis en cause, lors de son procès qui s'annonce d'ores et déjà palpitant. Farid Abdeladim