La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine, Mme Nouara Saadia Djaâfar, a appelé jeudi à conjuguer les efforts des secteurs concernés et des associations féminines pour endiguer la violence contre les femmes. Nouara Djaâfar, qui a présidé le lancement de la troisième campagne de lutte contre la violence à l'égard des femmes à l'hôtel Mouflon d'or, organisée à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, a évoqué le rôle de l'éducation nationale dans la sensibilisation à la gravité de ce phénomène. Cette sensibilisation devra être intégrée dans des “cours” sur la violence à l'égard des femmes et l'incitation à la protection de la stabilité psychologique et morale de toute personne, a expliqué la ministre. La ministre, qui a évoqué la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes et la mise en place d'un plan national d'information dans ce domaine par son ministère, a expliqué l'importance de cette campagne qui s'étalera sur 15 jours. La ministre a expliqué auparavant que l'égalité entre les sexes et la protection de la femme de toute forme de discrimination est un principe consacré dans la Constitution et le programme du gouvernement depuis 2007. “Cette action a vu la participation de plusieurs secteurs visant l'élaboration d'une politique de prévention et de prise en charge des victimes”, a-t-elle précisé. Dans ce cadre, le département de Nouara Djaâfar a élaboré une stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes en vue de développer les droits de la personne par l'élimination de toutes formes de violence. Cette action s'inscrit dans le cadre du programme quinquennal 2007-2011 et vise au renforcement des capacités techniques et institutionnelles des différents partenaires. Le but étant, selon la même responsable, d'assurer la prévention et la prise en charge adéquate des victimes de violences. Pour sa part, Mme Bouraghda, cadre dans le secteur de la famille et la condition féminine, a présenté les objectifs de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes. La représentante du ministère de la Solidarité nationale a rappelé, de son côté, le rôle de son secteur dans la prise en charge des femmes victimes de violence au niveau des centres spécialisés de Bou-Ismaïl (100 lits) et Mostaganem (40 lits). “Les deux centres visent la réinsertion des femmes et des filles violentées dans la vie socioéconomique et professionnelle”, a-t-elle indiqué, soulignant l'existence de deux autres centres en cours de réalisation à Tlemcen et Annaba. Le secteur a accueilli durant le 1er semestre de l'année en cours, 4 967 femmes violentées au niveau national dont la plupart ont été victimes de violence infligée par leurs conjoints ou un de leurs proches. NADIA MELLAL