ALGER - La ministre déléguée chargée de la famille et de la condition féminine, Nouara Saadia Djaafar, a appelé jeudi à Alger à conjuguer les efforts des secteurs concernés et de la société civile pour faire face à toute forme de violence contre les femmes. Mme Nouara Djaafar qui a présidé le lancement de la troisième campagne de lutte contre la violence à l'égard des femmes, organisée à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, a rappelé les réalisations accomplies en matière de lutte contre ce phénomène universel. Elle a dans ce sens mis en exergue les efforts consentis par son secteur à travers la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes et la mise en place d'un plan national d'information dans ce domaine, soulignant l'importance de cette campagne qui s'étalera sur 15 jours. La ministre a en outre souligné le rôle de l'éducation nationale dans la sensibilisation à la gravité de ce phénomène à travers des "cours" sur la violence à l'égard des femmes et l'incitation à la protection de la stabilité psychologique et morale de toute personne. Pour sa part, Wahida Bouraghda, cadre dans le secteur de la famille et la condition féminine, a présenté les objectifs de la stratégie nationale de lutte contre la violence à l'égard des femmes. La représentante du ministère de la solidarité nationale a rappelé, de son côté, le rôle de son secteur dans la prise en charge des femmes victimes de violence au niveau des centres spécialisés de Bousmail (100 lits) et Mostaganem (40 lits). Les deux centres visent "la réinsertion des femmes et des filles violentées" dans la vie socio-économique et professionnelle, a-t-elle indiqué soulignant l'existence de deux autres centres en cours de réalisation à Tlemcen et Annaba. Le secteur a accueilli durant le premier semestre de l'année en cours, 4967 femmes violentées au niveau national dont la majorité ont été victimes de violence infligée par leurs conjoints ou un de leurs proches. La représentante de la direction générale de la gendarmerie a souligné, quant à elle, le recensement de 5683 victimes de différente forme de violence dont la majorité sont âgées de plus de 40 ans. Le plus grand nombre de femmes violentées a été recensé à Alger (100 cas) suivie par Oran (304 cas) et Mostaganem (263 cas), a-t-elle précisé.