“Il n'y a plus de différences entre nous. Nous sommes convenus de travailler comme des partenaires avec une responsabilité unique”, a déclaré le président de l'Autorité palestinienne, à l'issue de sa rencontre au Caire avec le numéro un de Hamas, ennemi juré du Fatah. “Nous voulons assurer à notre peuple ainsi qu'au monde arabe et musulman que nous avons tourné une nouvelle page importante en partenariat sur tout ce qui touche à la nation palestinienne”, a affirmé, pour sa part, Khaled Mechaal, qui vit en exil à Damas où il a bénéficié de tous les soutiens. Abbas et Mechaal ont annoncé, jeudi, avoir conclu un “partenariat” lors de leur conciliabule pour finaliser la réconciliation palestinienne, en panne depuis plus de six mois. Azzam al-Ahmad, responsable du dossier de la réconciliation au Fatah, et Moussa Abou Marzouk, numéro deux du Hamas, ont, pour leur part, fait état d'un “accord global” entre les deux mouvements. Le président de l'Autorité palestinienne et le leader de Hamas devaient réexaminer les termes de l'accord de réconciliation scellé voici un bon bout de temps pour tracer les pistes de leur application, avant une reprise prochaine des réunions entre les délégations des deux mouvements pour s'entendre sur les détails, a indiqué Azzam al-Ahmad. Ce qui équivaut à dire que le chemin de la réconciliation reste encore pavé de difficultés même si, aujourd'hui, le contexte régional et international est plutôt favorable à sa concrétisation. Les Palestiniens sont, en effet, dos au mur et Hamas n'a plus le vent en poupe avec la crise syrienne et les menaces d'intervention qui pèsent sur Téhéran. Damas et la république islamique d'Iran sont les alliés de Hamas. Tous les mouvements qui ont signé l'accord de réconciliation en mai sont invités pour y apporter la dernière touche et commencer à l'appliquer sur le terrain, et avancer vers la fin de la division et la tenue d'élections présidentielle, législatives et au Conseil national, voilà ce qui est ressorti de la réunion du Caire et, comme on le voit, c'est encore une déclaration de bonne intention. Pour autant, la rencontre Abbas-Mechaal, qui a également examiné la question de la trêve en Cisjordanie et à Gaza avec Israël et la question de la résistance populaire, son organisation et son encadrement, laisse entendre de l'imminence d'un accord du Hamas pour “passer de la lutte armée à la résistance pacifique”. C'est cette ouverture de Mechaal qui aurait favorisé la tenue de sa rencontre avec le président Abbas. Il s'agissait de la première rencontre entre les deux hommes depuis la signature en mai, au Caire, par l'ensemble des mouvements palestiniens, d'un accord-surprise conclu le 27 avril entre le Fatah et le Hamas, qui contrôlent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza. Cet accord, resté pour l'essentiel inappliqué, prévoit la formation d'un gouvernement d'indépendants chargé d'organiser des élections en mai 2012 au plus tard. L'une des principales pierres d'achoppement est le choix de Mahmoud Abbas de garder son premier ministre Salam Fayyad, très apprécié par la communauté internationale mais rejeté par le Hamas. Fayyad a assuré à plusieurs reprises être prêt à s'effacer au nom de l'intérêt national. Cette question sera tranchée ultérieurement lors de nouvelles réunions au Caire entre les deux mouvements. Outre ces pierres d'achoppement, il y a l'épineuse question de la refonte et de l'unification des services de sécurité palestiniens et de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dont le Hamas ne fait pas partie. D. B.