Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le chef du Hamas, Khaled Mechaal, ont officiellement tourné hier au Caire la «page noire» de la division. Les Palestiniens ont décidé de «tourner pour l'éternité la page noire de la division», a déclaré hier le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lors d'une cérémonie de réconciliation au Caire entre le Fatah qu'il dirige et le mouvement islamiste Hamas. «Nous annonçons que nous tournons pour l'éternité la page noire de la division», a-t-il déclaré lors de cette cérémonie en présence du chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal. La dernière rencontre entre les deux frères ennemis remonte à avril 2007, quelques semaines avant la prise de contrôle de la bande de Ghaza par le Hamas. «Nous sommes certains de réussir tant que nous serons unis (...) la réconciliation ouvre la voie, non seulement à la remise en ordre de la maison palestinienne, mais aussi à une paix juste», a ajouté M.Abbas, en présence du secrétaire général de la Ligue arabe et de hauts responsables égyptiens ainsi que de représentants des différentes factions palestiniennes. M.Abbas a ajouté que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, fermement opposé à l'accord interpalestinien devait «choisir entre la colonisation et la paix». M.Netanyahu avait appelé M.Abbas à renoncer à l'accord avec le Hamas et «choisir la paix avec Israël». Le président palestinien a également accusé Israël de se servir «de la fin de la division (du camp palestinien) comme d'une excuse pour éviter des discussions de paix». Intervenant à son tour, M.Mechaal, chef en exil du Hamas a affirmé que «notre unique combat est contre Israël», assurant en même temps que le temps de la division entre Palestiniens était «derrière nous». Il a souligné, que son mouvement allait oeuvrer pour parvenir à «l'objectif national palestinien» qui est d'établir en Etat souverain dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie. Le Hamas souhaite l' «établissement d'un Etat palestinien indépendant et souverain en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza avec Jérusalem pour capitale, sans renoncer d'un pouce ni au droit au retour», a-t-il expliqué. La cérémonie s'est ouverte en présence notamment de Amr Moussa et des deux responsables égyptiens les plus impliqués dans la médiation, le ministre des Affaires étrangères Nabil al-Arabi et le chef des renseignements Mourad Mouafi. Trois députés arabes israéliens ont assisté à cette cérémonie. L'accord, annoncé la semaine dernière et signé par toutes les factions mardi au Caire après un an et demi de tractations, prévoit la formation d'un gouvernement d'indépendants pour préparer des élections présidentielle et législatives simultanées dans un délai d'un an. Il est vivement critiqué par Israël qui y voit un renforcement du Hamas, que l'Etat hébreu considère comme une organisation terroriste. Un ministre israélien l'a qualifié hier de «poudre aux yeux». Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a salué pour sa part, hier l'accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas, insistant sur la nécessité de son application immédiate. «La signature de l'accord par les mouvements palestiniens est un très heureux événement», a déclaré à des journalistes à Ramallah, M.Fayyad, dont le gouvernement doit, en vertu de cet accord, céder la place à un exécutif transitoire d'indépendants. «C'est un premier pas. Nous attendons ce moment depuis longtemps parce que l'unité nationale est une des questions fondamentales pour être prêts à avoir notre Etat», a-t-il précisé. «Le monde entier verra que l'Autorité palestinienne avance dans une seule direction et c'est très important», a ajouté M.Fayyad.