Désormais, le respect des normes techniques d'accessibilité des personnes handicapées constitue un préalable majeur, voire une obligation pour l'obtention du permis de construire de tous les édifices publics. L'annonce a été faite par le ministre de la Solidarité nationale. Cette norme s'inscrit en droite ligne du combat de la population handicapée qui a longtemps souffert pour accéder aux lieux de travail et autres places publiques. Parmi les édifices concernés, figurent les établissements scolaires, les hôpitaux, salles de cinéma et marchés qui doivent être dotés de moyens d'accessibilité destinés au profit des handicapés. Il faut savoir que l'arrêté interministériel du 6 mai 2011, relatif aux normes techniques d'accessibilité des personnes handicapées à l'environnement bâti et aux équipements ouverts au public, par ailleurs signé par les ministères de la Solidarité nationale, l'Aménagement du territoire, l'Habitat et la Jeunesse, stipule que cette mesure se limitait aux nouvelles réalisations et aux ouvrages, objet de réhabilitation. Dans un autre registre, le ministre de la Solidarité a élaboré un autre texte exigeant des employeurs à réserver des postes de travail aux personnes handicapées. Une fois le texte prêt, il sera soumis au secrétariat général du gouvernement pour examen et approbation. Stipulé par l'article 27 de la loi de 2002, relative à la protection et la promotion des personnes handicapées, cette mesure stipule : “Tout employeur doit consacrer au moins 1% de l'effectif global aux personnes handicapées. Dans le cas contraire, il sera tenu de s'acquitter d'une contribution financière dont la valeur sera fixée par voie réglementaire.” Selon la même loi, cette contribution financière sera versée dans un fonds spécial de financement de l'activité de protection et de promotion de cette frange sociale, mais aussi à aider les associations porteuses de projets de réalisation d'ateliers protégés et de centres d'aide par le travail pour handicapés. La Journée internationale des personnes handicapées a également été marquée par l'élaboration d'un projet de statut de reconnaissance de la qualité du travailleur handicapé, prenant en considération les spécificités du handicap en milieu professionnel ordinaire. Ce qu'il faudra retenir, ce sont les efforts consentis par le secteur de la justice au profit de la population handicapée en Algérie. En ce sens, l'accès à la justice aux personnes vulnérables (handicapés moteurs, malvoyants et malentendants), bénéficiera de grandes facilitations. Les infrastructures et équipements d'accueil spécifiques sont systématiquement prévus dans les plans de réalisation de toutes les nouvelles juridictions. En plus des rampes d'accès réalisées dans 250 juridictions, (cours, tribunaux et annexes), des aménagements ont concerné les infirmeries de premiers secours et les équipements sanitaires adaptés aux handicapés moteurs dans les cours et tribunaux. Aussi, un guichet spécifique réservé aux handicapés moteurs et aux personnes malvoyantes et malentendantes a été aménagé dans toutes les juridictions. En outre, une panoplie de supports électroniques a été réalisée, notamment des guides du justiciable en forme de CD et DVD, élaborés avec la collaboration des associations et distribués via le réseau associatif. De même, 250 greffiers ont été formés au langage gestuel et affectés aux guichets spécialisés. Dans le même registre, les analphabètes, victimes de l'illettrisme, considéré désormais comme un handicap culturel, seront pris en charge, notamment grâce à un manuel d'alphabétisation portant guide du justiciable pour vulgariser les procédures judiciaires les plus courantes. Ce manuel a été édité en 20 000 exemplaires et enseigné depuis 2 ans dans les 30 000 classes d'alphabétisation animées par l'association Iqraâ. À l'occasion de cette journée, les pouvoirs publics ont rappelé que la loi du 25 février 2009, relative à l'assistance judiciaire, octroi de plein droit l'assistance judiciaire à la frange des handicapés au même titre que les veuves et filles célibataires de chahids, les invalides de guerre, les mineurs partis en cause, les victimes de la traite des personnes et du trafic d'organes et les victimes du terrorisme. FARID BELGACEM