Le ministère de la Justice, qui reconnaît les efforts de certains handicapés qui, grâce à leur volonté, ont pu poursuivre leurs études et intégrer le corps en devenant notamment des avocats, s'intéresse depuis déjà un certain temps à cette frange de la société qui aura désormais une meilleure prise en considération par ce secteur. En effet, le département de Belaïz compte désormais «intégrer la frange sociale vulnérable dans tous ses projets et affaires», a affirmé la directrice générale de la modernisation au ministère de la Justice, Lynda Baraka. Au-delà des programmes déjà réalisés à dessein de faciliter l'accès à la justice aux personnes vulnérables (handicapés moteurs, malvoyants et malentendants), le secteur de la justice «s'efforce d'intégrer aujourd'hui cette frange sociale dans la gestion régulière de ses affaires et projets», a précisé Mme Baraka à la veille de la célébration de la journée internationale des personnes handicapées. Cette dernière a indiqué qu' «il sera question de prévoir les infrastructures et équipements d'accueil spécifiques dans les plans de réalisation de toutes les nouvelles juridictions» ajoutant que «les programmes de communication et tous les supports confondus, y compris le web, prennent également davantage en compte les catégories vulnérables de la population» et relevant que «les programmes réalisés depuis 2008 et généralisés en 2011 ont permis de rattraper le retard dans la prise en charge de la facilitation de l'accès à la justice aux personnes vulnérables». Concernant les équipements, celle-ci a indiqué que parmi ceux-là figure «la réalisation d'infrastructures et équipements d'accueil spécifiques, alors que le deuxième porte sur la communication et l'information ciblant les malentendants et les malvoyants. Au titre du premier programme, des rampes d'accès ont été réalisées dans l'ensemble des 250 juridictions, (cours, tribunaux et annexes) à l'exception de quelques-unes dont les caractéristiques du bâti ou de localisation n'autorisaient pas ce type de réalisation. Les rampes ont été réalisées avec la collaboration des services de la protection civile, compétente en matière de normes de sécurité, mais aussi avec l'aide «étroite» des associations spécialisées qui ont été associées à la définition des cahiers des charges et à la validation des études préparatoires, a expliqué Mme Baraka. Les aménagements ont concerné aussi des infirmeries de premiers secours ainsi que la mise en place d'équipements sanitaires adaptés aux handicapés moteurs dans les cours et tribunaux de chefs-lieux importants, dotés en outre d'imprimantes braille, dont une centaine ont été acquises en 2011 au bénéfice des personnes malvoyantes. Un guichet spécifique réservé aux handicapés moteurs et aux personnes malvoyantes et malentendantes, construit selon les normes qui permettent aux personnes handicapées moteurs de pouvoir communiquer avec leurs interlocuteurs, a également été aménagé dans toutes les juridictions du pays. Quant au programme ciblant les malvoyants et malentendants, la directrice générale relève qu'une panoplie de supports électroniques a été réalisée, notamment des guides du justiciable en forme de CD et DVD, élaborés avec la collaboration des associations et distribués via le réseau associatif. Elle a ajouté que 250 greffiers ont été formés au langage gestuel et affectés aux guichets spécialisés (1 par juridiction), après avoir suivi un programme de recyclage qui vient d'être achevé. Elle précisa également que dans le sillage, «les analphabètes qui ne comprennent pas les procédures judiciaires, l'illettrisme étant considéré comme un handicap culturel, seront pris en charge par la justice».