Les grèves cycliques dans le secteur de l'éducation ont fait sortir de sa réserve un acteur de poids : la puissante Fédération des parents d'élèves de la wilaya de Béjaïa. à l'issue de l'assemblée générale extraordinaire de la fédération, élargie aux associations des parents d'élèves, il a été décidé de mettre devant leurs responsabilités et les travailleurs du secteur de l'éducation et la tutelle. à l'adresse des travailleurs, la fédération leur a demandé de s'abstenir à l'avenir “d'utiliser leurs enfants comme moyen de pression”. Et en direction du ministère de l'éducation nationale, elle l'invite à “instaurer un dialogue permanent avec les parties concernées” mais aussi de “sévir en cas de non-respect des lois et règlements régissant le secteur de l'éducation”. Cependant, avant de mettre devant leurs responsabilités la tutelle, les enseignants, les corps communs et ouvriers spécialisés et les adjoints de l'éducation, la fédération a interpellé leur conscience professionnelle en tant que parent d'élèves à ne plus recourir systématiquement à la grève, d'afficher une disponibilité en tant que partenaire social dans le règlement des problèmes. Et pour s'assurer davantage que le message est passé, les membres de la fédération ont décidé : un, "d'organiser une action de protestation pour dénoncer le pourrissement" ; deux, “d'engager dorénavant une procédure judiciaire à l'encontre des parties en conflit pour confiscation des droits de leurs enfants”. Les quelques syndicalistes qui ont eu connaissance de la déclaration de la Fédération des parents d'élèves n'ont pas manqué de réagir à cette démarche qu'ils appréhendent particulièrement, car susceptible, selon eux, d'être récupérée par la tutelle pour en faire une arme contre les syndicats. Il est vrai, a-t-on reconnu, que sous d'autres cieux, les syndicalistes n'omettent jamais d'associer ce partenaire social incontournable. Des courriers sont adressés individuellement aux parents d'élèves dans lesquels il est indiqué que “Votre enfant n'aura pas classe à telle date”. Un syndicaliste a reconnu en outre qu'“on ne met pas suffisamment en avant notre attachement à la réussite de leurs enfants et celle de tous les élèves, on n'insiste pas trop sur le fait aussi que nous partageons leurs attentes vis-à-vis de l'école, comme celle de l'ensemble de la société. D'où notre exigence à pouvoir exercer dans un climat serein et dans de bonnes conditions, autant pour nous que pour les élèves”. Le débat est ouvert. M. Ouyougoute