La plupart des routiers et des automobilistes qui avaient l'habitude de faire le plein dans les deux stations-service à Bir El-Djir repartent aussitôt bredouilles. Cette localité, située à l'est de la ville d'Oran, ne vit plus au rythme incessant des clients qui attendent leur tour. Hormis quelques véhicules fonctionnant au mazout, c'est la panne sèche. “Figurez-vous que depuis mercredi dernier, nous n'avons pas reçu d'essence, pas la moindre goutte”, se plaint un pompiste. L'approvisionnement en essence super, normal et sans plomb des stations-service est rompu depuis cette date. Cette affirmation est corroborée par plusieurs gérants qui lèvent les bras au ciel. “La plupart des stations d'essence sont en rupture de stock de carburant, plus précisément l'essence super, normal et sans plomb, et ce, depuis six jours”, affirme le patron d'une station-service située à proximité du lycée Lotfi. “Une ambulance transportant un malade agonisant en provenance de Tiaret a failli rester sur le tas n'était la solidarité des automobilistes qui ont raclé le fond de leur réservoir pour venir en aide à l'ambulancier qui a finalement pu repartir”, déplore notre interlocuteur. Les rares stations qui disposaient de carburant enregistraient des chaînes interminables de véhicules qui espéraient se ravitailler avant que les citernes ne soient épuisées. La station-service El-Bahia était littéralement assiégée par des centaines d'automobilistes en rupture d'essence. Des bagarres entre automobilistes dont les nerfs étaient à fleur de peau ont émaillé la scène de cette station-service transformée en arène. Des automobilistes venus de Sidi Bel-Abbès, Aïn Témouchent et de Mascara nous ont confirmé avoir vainement fait le tour des stations du centre-ville et de la périphérie en quête d'un point disposant du “précieux liquide”. Concernant les causes de cette pénurie d'essence, un responsable à la direction de Naftal a indiqué qu'“une perturbation d'approvisionnement ayant touché l'ensemble de la région est due aux dernières intempéries (mais) que la situation est en train de s'améliorer progressivement”. Un autre responsable invoquera, quant à lui, “des problèmes d'ordre technique au niveau des bacs de stockage du centre Naftal au Petit-Lac”. La pénurie d'essence dans les stations-service se fait de plus en plus sentir durant cette période hivernale. C'est ce qui ressort des déclarations des gérants de stations d'essence implantées dans la wilaya. Cet état de fait a eu une incidence directe sur les usagers de ce carburant qui possèdent des véhicules à essence. Dans le sillage de cette pénurie, les chauffeurs de taxi estiment que si cette pénurie perdurait, il leur serait impossible d'exercer leur métier. Selon une source proche de la section stations-service de l'UGCAA, “la récurrence de ces pénuries qui dure depuis un mois est due à la rupture des stocks du dépôt Naftal de Petit-Lac où les deux réservoirs alimentés à partir d'Arzew par pipe-line sont vides”. Nous avons joint par téléphone le chargé de la communication de Naftal à Alger qui a affirmé cette pénurie. Selon M. Cherchoud, cette situation est générée par l'effet de la consignation des ports qui dure depuis huit jours suite aux intempéries enregistrées à travers le pays. “Dans de pareilles conditions, les tankers n'arrivent pas à accoster pour décharger le carburant que l'Algérie importe, notamment au port de Skikda”. Ces dysfonctionnements itératifs ont des répercussions négatives sur les opérations d'importation car nécessitant une procédure complexe. Toutefois, notre interlocuteur a estimé que ces perturbations prendront “fin dans les tout prochains jours”. K. REGUIEG-ISSAAD